Figure de style
Définition
En linguistique, ce terme désigne d’abord une manière particulière d’utiliser le langage dans le but de produire un effet sur le destinataire.
Selon C. Perelman, dans L’Empire rhétorique (chapitre IV) : « Pour qu’il y ait figure, il faut que l’on se trouve devant une façon de parler qui n’est pas ordinaire […]. »
Les figures de rhétorique sont des procédés du discours dont le but est de donner plus de force et d’expressivité à l’expression.
Argumentation, figure de style et figure de rhétorique. Un peu plus loin, Perelman ajoute : « Une figure est argumentative si son emploi, entraînant un changement de perspective, paraît normal par rapport à la nouvelle situation ainsi suggérée. Par contre, si le discours n’entraîne pas l’adhésion de l’auditeur, la figure sera perçue comme ornement, comme figure de style, restant inefficace comme moyen de persuasion. »
Voyons ce qu’écrit Longin dans son Traité du sublime, au chapitre XV :
Source : Gallica
Classification des figures
Figures macrostructurales et figures microstructurales
Les figures macrostructurales (ou figures de pensée)
D’après Georges Molinié1, les figures macrostructurales :
- « s’interprètent d’après le macrocontexte, c’est-à-dire en fonction du contexte au sens le plus large qui soit » ;
- « ne se repèrent pas automatiquement dans l’énoncé et ne présentent donc pas à réception un caractère obligatoire pour l’acceptabilité sémantique de cet énoncé » ;
- « ne sont pas isolables sur des éléments formels précis, ou, si elles le sont, elles demeurent si on modifie ces éléments ».
Les figures microstructurales
- « se signalent d’emblée et s’interprètent à l’intérieur du microcontexte2 » ;
- « sont obligatoirement identifiables pour l’acceptabilité sémantique de l’énoncé » ;
- « sont attachées à des éléments formels précis dont elles dépendent ».
Molinié donne ces exemples pour distinguer les deux types de figures :
- Cette fille est très belle. → Si le macrocontexte indique qu’il faut interpréter cet énoncé comme cette fille est très moche, la figure est dite macrostructurale (dans un contexte ironique, l’énoncé cette fille est très belle constitue une antiphrase mais dans un autre contexte, cet énoncé peut signifier cette fille est très belle).
- En venant à mon travail, ce matin, dans le bus, j’étais assis à côté d’un mammouth. → Immédiatement, on comprend ici que mammouth désigne une très grosse personne et non pas un gigantesque éléphant fossile de l’ère quaternaire. La figure est alors dite microstructurale.
1 G. Molinié, La Stylistique, « Le langage figuré », PUF, 1997.
2 C’est-à-dire le « contexte immédiat du mot envisagé » (Dictionnaire de linguistique, Larousse).