Ancien français
SOFFRIR
Étymologie
Ce verbe est la réfection de susfrir ou suffrir (1080), issu du latin populaire *sufferire, qui vient lui-même du latin classique sufferre : « supporter, endurer », ou « se soutenir, se maintenir ».
Ancienne langue
- Comme son étymon, ce verbe peut signifier en ancien français « supporter, endurer avec fermeté (ce qui est pénible moralement ou physiquement) ». En construction pronominale, se souffrir de signifie « se passer de », et se souffrir signifie « patienter ».
- Il peut aussi avoir le sens de « subir une chose douloureuse, désagréable », d’où le sens de l’expression souffrir quelqu’un, « tolérer sa présence ».
- En contexte militaire, ce verbe peut aussi avoir le sens plus concret de « soutenir (une bataille) », d’où l’expression souffrir quelqu’un, « résister à quelqu’un dans un combat ».
- Ce verbe est aussi employé dans diverses expressions :
- souffrir le droit : « se laisser juger » ;
- souffrir + proposition infinitive : « permettre que » ;
- souffrir quelque chose à quelqu’un : « accorder quelque chose à quelqu’un ».
Évolution jusqu’au français moderne
Le sens ancien de « subir une chose douloureuse » est aujourd’hui littéraire, y compris dans des locutions comme souffrir mille morts (« supporter de vives contrariétés »), souffrir le martyre (« être très impatienté »), etc. En construction intransitive, souffrir au sens de « ressentir une douleur physique ou morale » a supplanté douloir. Ce verbe s’emploie entre autres dans l’euphémisme avoir cessé de souffrir (« être mort »).