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Michel de Montaigne (1533-1592)

Repères biographiques

Michel de Montaigne Issu d’une famille de noblesse récente, Michel Eyquem de Montaigne est né en 1533 en Dordogne. Son père lui donne une éducation fondée sur les principes humanistes et lui fait apprendre le latin alors qu’il est encore très jeune1. À partir de 1539, Montaigne est élève au collège de Guyenne à Bordeaux avant de faire des études de droit.
D’abord conseiller à la Cour des aides2 de Périgueux à partir de 1554, il devient membre du Parlement de Bordeaux de 1557 à 1570, où il rencontre Étienne de La Boétie (l’auteur du Discours de la servitude volontaire), avec qui il se lie d’une profonde amitié.

Deux ans après la mort de La Boétie en 1563, Montaigne épouse la fille d’un parlementaire bordelais, Françoise de La Chassaigne.

En 1569, à la demande de son père (mort un an auparavant), Montaigne publie une traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebond.

La tour de Montaigne, dans laquelle se trouvait sa librairie, c’est-à-dire sa bibliothèque. L’année suivante, il vend sa charge de conseiller au parlement de Bordeaux, se retire dans son château et commence à rédiger ses Essais, dont la première édition, qui contient les livres I et II, paraît en 1580. Cette même année, Montaigne entreprend un voyage en Europe (Italie, Suisse et Allemagne). Il dicte alors à son secrétaire son Journal de voyage qui ne sera découvert et publié qu’au XVIIIe siècle.

Alors qu’il est encore à l’étranger, Montaigne apprend qu’il est élu maire de Bordeaux en 1581. Il est réélu maire deux ans plus tard.

En voyage à Paris en 1588 pour présenter sa nouvelle édition des Essais, il rencontre Marie de Gournay3 à Paris. Celle-ci publiera, avec Pierre de Brach, l’édition posthume des Essais en 1595.

Alors qu’il travaillait encore à une nouvelle édition enrichie des Essais, Montaigne meurt en 1592 à l’âge de 59 ans.

Œuvres principales de Montaigne

  • Traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebond (1569)
  • Essais (1572-1592)
  • Journal de voyage en Italie (publication posthume en 1774)
Quelques citations de Montaigne

« Certes, c’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant, que l’homme. Il est malaisé d’y fonder jugement constant et uniforme. » (Essais, I, 1)

« Le but de notre carrière, c’est la mort, c’est l’objet nécessaire de notre visée : si elle nous effraie, comment est-il possible d’aller un pas en avant sans fièvre ? Le remède du vulgaire, c’est de n’y penser pas. » (Essais, I, 20)

« Me peignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n’étaient les miennes premières. Je n’ai pas plus fait mon livre que mon livre m’a fait […]. » (Essais, II, 18)

Notes :

1 Essais, livre I, chapitre 26 : « […] En nourrice et avant le premier dénouement de ma langue, [mon père] me donna en charge à un Allemand […] complètement ignorant de notre langue, et très bien versé en la latine. Celui-ci […] m’avait continuellement entre les bras. Il en eut aussi avec lui deux autres moindres en savoir pour me suivre, et soulager le premier. Ceux-ci ne m’entretenaient d’autre langue que latine. »
2 De 1355 à 1790, la « Cour des aides » est « la cour souveraine à laquelle appartenait le contentieux suprême en matière d’impositions ». (Source : Grand Robert de la langue française)
3 « J’ai pris plaisir à publier en plusieurs lieux l’espérance que j’ai de Marie de Gournay le Jars, ma fille d’alliance, et certes aimée de moi beaucoup plus que paternellement, et enveloppée en ma retraite et solitude, comme l’une des meilleures parties de mon propre être. » (Essais, II, 17)

Voir aussi :