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L’introduction dans la dissertation

L’introduction dans la dissertation

Cette fiche a été rédigée par Jean-Luc.

Dissertation Il n’y a pas d’introduction passe-partout. Cependant il faut connaître quelques règles.

Une introduction doit être assez courte : dix à quinze lignes pour un devoir de cinq ou six pages.
Il faut d’abord considérer que le sujet proposé est inconnu du lecteur, d’où il faut éviter une entrée en matière trop abrupte.

Une introduction est composée de trois moments :

La première étape : la situation du sujet

  • On amène le lecteur au sujet par analogie : à l’aide d’une idée voisine un peu plus générale ou d’un fait très connu ayant eu un grand retentissement. Éviter à ce sujet les introductions trop générales du type : « depuis qu’il y a des hommes et qu’ils pensent ».
  • Par contraste : à l’aide d’une idée ou d’une opinion directement opposée. Cette construction permet de valoriser le sujet.
  • En situant le texte quand on sait d’où il est tiré, quand on connaît le contexte.
  • Déterminer une cause importante.

On peut aussi se ramener à trois types de sujets :

  • La pensée à examiner est absolument incontestable, on ne peut que la justifier par des exemples. On recourt alors à une opposition et à une interrogation combinées.
  • La pensée est exagérée ou fausse. Il faudra alors chercher à expliquer pourquoi son auteur a eu recours au paradoxe et réfuter la thèse.
    Il est couramment admis que…
    Seul X. pense autrement
    On se demande ce qui lui a inspiré cette maxime et quelle part de vérité elle peut contenir.
  • La pensée oppose le pour et le contre. Il est difficile de trancher. On penche d’un côté. On commence par l’autre, on termine par le parti qu’on préfère (il sera plus développé). Schéma de l’introduction :
    Sur tel point les penseurs sont divisés
    Beaucoup pensent ainsi
    X. écrit au contraire
    Faut-il croire que… ou plutôt que…

Énoncé du sujet

La citation doit être reproduite si elle est courte, dans ses éléments essentiels si elle est longue. On inclut alors quelques expressions clés. Elle doit être expliquée, c’est-à-dire qu’on doit reformuler la question posée, le problème envisagé sans pour autant donner la solution ce qui serait le comble de la maladresse. On doit alors aussi préciser dans quel sens on prend le ou les mots-clés du sujet. Si la définition demande un développement assez long, il faut le passer dans le corps du devoir.

L’annonce du plan

Là aussi il faut indiquer les intentions sans donner la solution.
Deux formules :

  • une suite de questions,
  • une succession de phrases avec « tout d’abord… », « ensuite… », « enfin… ».
    On peut aussi utiliser une seule phrase avec des propositions introduites par « S’il est vrai que » (…), « il est aussi vrai que » (…), « et bien plus » (…).
« Certes » (…),
Thèse
« mais » ou « néanmoins… » ou « cependant… » (…),
Antithèse
« et qui plus est » (…)
Dépassement ou synthèse

Après ce qui vient d’être dit, on se rend compte que l’introduction doit être rédigée à la fin du devoir afin d’introduire véritablement, malgré le paradoxe, au devoir tel qu’il a été rédigé.

Exemples

1. Étudions d’abord le sujet suivant :

Commentez ce conseil de La Fontaine :
« Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce ».

C’est le premier type de sujet. La pensée est incontestable, il ne suffit que de l’illustrer.
Introduction sommaire par opposition et interrogation combinées.
Beaucoup d’hommes, par vanité aveugle, cherchent à outrepasser leurs possibilités, le fabuliste n’a-t-il pas raison d’écrire ?

2. Étudions le sujet suivant :

Gide écrivait : « Victor Hugo, notre plus grand poète, hélas ! »
Que pensez-vous de ce jugement ?

Il s’agit à l’évidence d’un sujet du deuxième type.
Introduction proposée : combinaison entre détail précis et idée contraire.

« Le 1er juin 1885, toutes les rues de Paris étaient pavoisées, on tira vingt et un coups de canon, le peuple se pressait sur les Champs-Élysées où descendait un corbillard. Ce jour-là, Victor Hugo était honoré par des funérailles nationales et ses cendres déposées dans la crypte du Panthéon. Maurice Barrès, dans Les Déracinés, après avoir décrit la ferveur de la foule, ajoutait : “Hugo gît désormais sur l’Ararat du classicisme national”.
Comme nous sommes loin de la réticence d’André Gide qui s’exprimait ainsi… »

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Voir aussi :

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