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Blaise Pascal (1623-1662)

Repères biographiques

Blaise Pascal Blaise Pascal est né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand, en Auvergne. En 1631, quelques années après la mort de sa mère, la famille s’installe à Paris pour que Pascal reçoive la meilleure éducation possible.
En 1640, alors qu’il n’a que 16 ans, Pascal est l’auteur d’un ouvrage scientifique remarqué, l’Essai pour les coniques. Quelques années plus tard, sa famille s’installe à Rouen.
En 1642, pour aider son père alors intendant des impôts, Pascal met au point la première machine à calculer (la machine de Pascal), ce qui lui vaut très jeune une grande célébrité.
À Rouen, dès 1646, Pascal se tourne vers le jansénisme1. Animé d’une foi fervente, attaché à l’abbaye de Port-Royal, Pascal défend une conception de la religion fondée sur le respect rigoureux des traditions.

Pascal a écrit :

  • Des ouvrages scientifiques : Expériences nouvelles touchant le vide (1647), le Traité du triangle arithmétique (1654) ;
  • Les Provinciales (1656-1657), un recueil de 18 lettres philosophiques, publiées anonymement sous le titre Lettres écrites à un provincial par un de ses amis sur le sujet des disputes présentes de la Sorbonne. Dans ce recueil, rédigé à la demande du janséniste Antoine Arnauld qui souhaitait toucher le grand public dans la querelle qui l’opposait aux jésuites, Pascal défend les jansénistes et dénonce la morale relâchée des jésuites.
  • Les Trois discours sur la condition des grands (1660-1670) ;
  • des réflexions philosophiques, morales et religieuses publiées à titre posthume, en 1670, sous le titre de Pensées (qui sont l’ébauche d’une Apologie de la religion chrétienne que Pascal voulait écrire). Les thèmes principaux de ces textes sont la condition humaine (réflexion sur la nature de l’homme et le sens de sa présence sur terre), le fameux pari (on ne prend aucun risque à croire en Dieu : « si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’il est sans hésiter. »), le divertissement.

Pascal est mort le 19 août 1662 à Paris.


1 Jansénisme : pour résumer, le jansénisme est une doctrine issue de la pensée du théologien hollandais Jansénius (1585-1638). Selon cette doctrine, l’homme, déchu depuis le péché originel, est prédestiné au salut ou à la damnation, quels que soient ses mérites ou ses fautes. Dieu seul choisit les élus auxquels il accorde sa grâce. Cette doctrine a eu une grande influence sur la littérature de toute la seconde moitié du XVIIe siècle en France (cf. tragédies de Racine).

Quelques textes

Pascal, Pensées

Fragment 80

Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont point nôtres et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent d’ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige, et s’il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver.
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé ou à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n’est que pour prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin. Le passé et le présent sont nos moyens, le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.

Fragments 231-232

L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser ; une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée, c’est de là qu’il faut nous relever, et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir.
Travaillons donc à bien penser. Voilà le principe de la morale.

Le saviez-vous ?

Le nom de Pascal a été donné à l’unité de pression.

Voir aussi :