Ancien français
DEVISE
Étymologie
Ce substantif est un déverbal1 de « deviser ».
Ancienne langue
- Le sens originel de ce substantif correspond à l’étymologie du verbe « deviser », puisqu’il signifie en premier lieu « division », puis « séparation, partage ». Il entre donc dans la composition de la locution metre en devise, « mettre en pièces ».
- Ce substantif possède également des acceptions directement héritées du sémantisme du verbe « deviser » :
- « plan, dessein » ;
- « entretien, conversation » (la locution faire devise de signifie « faire mention de ») ;
- « désir, volonté », d’où, par spécialisation, « testament, dernières volontés ».
- Par spécialisation, le terme entre dans le vocabulaire de la justice avec l’acception de « testament, dernières volontés ».
- Par glissement sémantique, ce nom en vient à signifier « différence, signe distinctif ». Il entre avec ce sens dans le vocabulaire de l’héraldique, appliqué à un « emblème ».
Évolution jusqu’au français moderne
- Seul l’emploi du mot dans le domaine de l’héraldique s’est maintenu au XVIe siècle. Par transfert métonymique de l’emblème à la sentence qui l’accompagnait dans la deuxième moitié du XVIe siècle, le terme désigne une « figure emblématique accompagnée d’une inscription, généralement en latin ».
- C’est au XVIIe siècle que le mot est reversé de la langue de l’héraldique à l’usage courant au sens de « formule concise qui exprime une règle de conduite ou suggère un idéal ».
- Au XIXe siècle apparaît le sens financier du mot : « titre permettant d’effectuer des paiements à l’étranger par voie de compensation », d’où « monnaie étrangère ». Il vient, par métonymie, de ce que l’on imprimait des devises sur les formulaires de change. Néanmoins, cette acception tend de plus en plus à se séparer des deux autres et à apparaître comme un mot différent ; il est même possible qu’il s’agisse d’un emprunt à l’allemand Devise.
Note
1 Un déverbal est un nom formé à partir du radical d’un verbe.