Ancien français
CORT
Étymologie
Ce mot est issu du bas latin *curtis, « enclos comprenant maisons et jardins », venant lui-même du latin classique cohors, « cour de ferme, basse-cour » et, par extension, « division d’un camp militaire », d’où « troupe », « garde du corps ». La graphie moderne, cour, vient probablement de l’influence du latin médiéval curia, attesté avec des sens analogues. L’ancienne graphie court (XIIIe siècle) s’est néanmoins maintenue dans courtois.
Ancienne langue
- Le terme entre dans l’ancienne langue avec un sens proche de son étymologie : « espace découvert, entouré de bâtiments et de murs » (seconde moitié du Xe siècle). Dans un contexte rural, le mot a désigné par extension la « ferme », le « domaine rural ».
- Dès cette époque, il peut aussi désigner la « résidence d’un souverain et de son entourage ». De là découlent par métonymie d’autres acceptions de ce terme : « entourage d’un souverain » (début du XIe siècle) et « assemblée d’un prince, surtout dans sa fonction de tribunal », d’où l’expression de cour plénière (XIIe siècle), qui désigne l’ensemble des vassaux convoqués par le roi. Par glissement sémantique, cort en vient à signifier « siège de justice, tribunal » (début du XIIe siècle) et « magistrats composant des tribunaux d’ordre supérieur » (XIIIe siècle).
- Fin XIIIe — début XIVe siècle, l’expression court d’Amours désignait un « ensemble de personnes qui se rencontraient pour discuter de questions de galanterie ».
Évolution jusqu’au français moderne
- Ses emplois au sens d’« espace découvert entouré de bâtiments » se sont multipliés : le terme entre ainsi dans diverses expressions telles que cour d’école, cour de récréation, cour intérieure, etc.
- De même, son emploi dans le domaine juridique s’est développé : le mot entre dans l’appellation de différents tribunaux d’ordre supérieur tels que la cour d’appel ou la cour d’assises.
- En revanche, il est très marqué historiquement aux sens de « résidence » ou « entourage d’un grand seigneur ». Cette acception subsiste néanmoins dans des expressions neuves telles que faire la cour à quelqu’un (« être empressé auprès de quelqu’un pour gagner ses faveurs ») ou avoir sa cour autour de soi. Ces expressions traduisent l’évolution de la connotation du mot : l’idée positive de courtoisie a fait place à la notion péjorative de flagornerie.