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Fiche de vocabulaire : gentil

Ancien français

GENTIL

Étymologie

Cet adjectif est un emprunt au latin gentilis, « propre à la race, à la famille », d’où « de bonne race », puis par glissement sémantique « généreux, aimable ».

Ancienne langue

Cet adjectif conserve son sens étymologique, traduisant l’idée d’une élite sociale : « d’origine noble ».

Cette notion d’élite, d’aristocratie, peut par extension de sens s’appliquer :

  • Au domaine moral : d’où le sens de « noble par ses sentiments, par son comportement ».
  • Au domaine esthétique : d’où le sens de « gracieux, agréable à regarder ». Dans cet emploi, il est en concurrence avec l’adjectif « gent ».
  • Au domaine des relations humaines : d’où le sens de « bienveillant, délicat, amical ».

Remarque : l’adjectif « gent », disparu en français moderne, a suivi une évolution sémantique proche de celle de gentil dans l’ancienne langue. En revanche, l’adjectif « cortois » a toujours conservé l’idée d’appartenance sociale sans jamais renvoyer à l’idée de beauté physique ou d’agrément visuel.

Évolution jusqu’au français moderne

  • Le sens de noblesse sociale, désormais vieilli, ne s’est conservé depuis l’époque classique que dans le mot composé gentilhomme (« aristocrate, homme noble de naissance »), en particulier grâce à la fameuse pièce Le Bourgeois gentilhomme.
  • Quoique rarement, cet adjectif peut encore renvoyer à des qualités esthétiques (« agréable à voir pour sa délicatesse, son charme grâcieux ») : « C’était un grand type, massif de taille et d’épaules, avec une petite femme ronde et gentille, à l’accent parisien » (Camus, L’Étranger, I, 6).
  • Mais le plus souvent l’adjectif gentil renvoie désormais aux qualités morales d’un individu au sens d’« aimable et complaisant » : « Que c’est gentil à vous d’être venue » (Ionesco, Rhinocéros). Le terme s’emploie en particulier pour qualifier le comportement des enfants.
Voir aussi :