Ancien français
OSTEL, HOSTEL
Étymologie
Ce substantif est issu de l’adjectif latin hospitale, « relatif aux hôtes » (lui-même issu du substantif hospes désignant « celui qui donne l’hospitalité ou qui la reçoit »). L’adjectif a été substantivé en gallo-roman avec l’acception d’« hébergement ». Ce nom a pour doublet savant ospital.
Ancienne langue
- Conformément à son étymologie, l’ostel désigne au sens concret un « lieu d’hébergement ». Celui-ci peut être gratuit et temporaire (en particulier s’il est destiné aux chevaliers ou aux pèlerins) ; l’hébergement ne deviendra l’objet d’un commerce qu’à la fin du Moyen Âge. Au cas où le lieu d’hébergement est permanent, l’(h)ostel pouvait aussi désigner « une demeure, une maison ». Au XVe siècle, ce sens se précise, et le mot renvoie exclusivement à la « demeure de grands seigneurs ou de riches bourgeois ». Il peut également, à partir de cette notion de « bâtisse de quelque importance », désigner un « édifice administratif ».
- Acception plus abstraite, il désigne également le « fait d’héberger ou d’être hébergé ». Ainsi l’expression prendre ostel signifie « se loger ».
- L’expression ostel Dieu (littéralement « la maison de Dieu ») désigne l’« endroit où l’on recueillait les indigents dans certaines grandes villes ».
Évolution jusqu’au français moderne
- Le mot désigne toujours un « logement temporaire payant utilisé par des voyageurs ». C’est à cette acception que se rattache la locution maître d’hôtel (« chef du service de table dans un établissement important, hôtel ou restaurant »).
- L’expression hôtel particulier désigne de nos jours un « immeuble cossu occupé par un seul particulier et sa famille ».
- Le terme reste employé pour désigner certains édifices administratifs importants : hôtel de ville, hôtel de police, etc.