Sujets du bac de français 2015
Corrigé des questions (séries technologiques)
Questions :
1. Comment peut-on définir les relations entre l’homme et l’animal exprimées dans ces extraits ? (3 points)
Les trois textes du corpus issus de romans dont la publication s’étale du XIXe au XXIe siècle mettent en scène une rencontre entre l’homme et des animaux sauvages. Quelles relations entre ces êtres dépeignent-ils ?
Ces extraits décrivent des relations complexes issues de la rivalité entre espèces. Hugo, qui s’inspire de la légende du kraken, oppose Gilliatt à un poulpe de la grande espèce. La rencontre est régie par des besoins primordiaux, ceux de la recherche de la proie, de la survie. Elle débouche donc sur la violence, l’horreur et l’angoisse. Kessel, pour sa part, décrit les retrouvailles d’un lion avec la famille qui l’a recueilli et élevé quand il était bébé. Si la rivalité demeure, elle est assortie d’affection et de respect. Les protagonistes se connaissent, ils ont pu surmonter leurs réflexes ataviques de méfiance et de peur. Mais ils restent soumis à quelques traces du comportement de mâle dominant que la civilisation ou la proximité n’ont su abolir. Sorman dépeint les réactions admiratives ou stupides, cruelles et méchantes de l’espèce humaine impressionnée par la force brutale de l’ours. La foule s’exclame mais quelques individus se vengent mesquinement de leur infériorité comme le maître « bourreau », l’enfant sournois ou le propriétaire de la canne.
2. Étudiez les moyens mis en œuvre dans ces textes pour donner à l’animal la dimension d’un personnage romanesque. (3 points)
Chaque auteur essaie de transformer l’animal en protagoniste. Remarquons d’abord que les deux derniers lui reconnaissent explicitement le statut de personnage romanesque puisqu’ils le nomment dans le titre de leur récit. Tous les trois cherchent à l’individualiser. Hugo utilise la découverte progressive, la gradation de l’horreur et de l’épouvante, ingrédients du registre fantastique. L’intention implicite est bien d’opposer à Gilliatt un adversaire épique. Kessel et Sorman prêtent à leurs animaux des comportements humains : tendresse et semblant de langage pour King, analyse psychologique pour l’hybride ursidé. Tous les trois se retrouvent dans l’intentionnalité qu’ils reconnaissent à leurs bêtes capables de mener une stratégie ou de s’adapter avec intelligence à leur environnement.
Voir aussi :
Source illustration (pieuvre) : gallica.bnf.fr