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Bac français 2018 (Pondichéry) – Corrigé de la question

Bac français 2018 (Pondichéry), séries S et ES

Corrigé de la question

Objet d’étude : le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours.

Corpus :

  • Texte A : Paul Scarron, Le Roman comique, 1651
  • Texte B : Gustave Flaubert, Madame Bovary, troisième partie, chapitre 5, 1857
  • Texte C : André Gide, Les Caves du Vatican, livre IV, 1914
  • Texte D : Philippe Besson, Les Passants de Lisbonne, 2016

Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante (4 points) :

Quels rôles jouent les chambres d’hôtel dans les textes du corpus ?

Proposition de corrigé
Ce corrigé a été rédigé par Jean-Luc.

Les textes du corpus, extraits de romans du XVIIe au XXIe siècle, nous présentent des personnages qui cherchent à s’approprier leur chambre d’hôtel. Comment réagissent-ils dans ces lieux étrangers où ils n’ont pas leurs habitudes ?
Paul Scarron, dans Le Roman comique, et André Gide, dans Les Caves du Vatican, ont choisi le registre comique, voire satirique, pour nous relater les mésaventures de leurs héros. Gustave Flaubert, dans Madame Bovary, et Philippe Besson, dans Les Passants de Lisbonne, dépeignent au moyen du registre lyrique les délices inavouables de l’adultère ou les tourments de la solitude.
Tous ces textes nous présentent la chambre de passage comme un lieu clos, destiné à préserver l’intimité du voyageur. Scarron et Flaubert insistent sur la réclusion volontaire qui doit permettre à leurs amants de s’isoler du monde extérieur et d’échapper à la réprobation des « honnêtes gens ». Pour Amédée, il s’agit de retrouver le calme après le voyage. S’il accepte d’entrouvrir les persiennes, c’est pour rafraîchir l’atmosphère tout en se méfiant des dangers du dehors pour sa santé. Cet hypocondriaque recherche la sécurité. Ses atermoiements ne lui permettront pas toutefois de se défendre contre les moustiques. Besson, quant à lui, insiste sur le caractère quasi monacal de la chambre d’hôtel. Elle isole des agressions du monde extérieur, mais ce retrait laisse l’individu seul face à sa vacuité. L’ennui insupportable qui en résulte conduit les personnages à tenter l’aventure de la rencontre.
Lieu de déséquilibre, la chambre d’hôtel qui ne fournit pas les repères habituels reste donc une parenthèse inconfortable. Seuls Léon et Emma y trouvent leur compte car ils ont voulu cet éloignement de leur cadre familier. C’est pourquoi ils s’efforcent de personnaliser ce territoire étranger somme toute assez banal. Enfin il convient de noter que ce lieu impersonnel permet aussi de revendiquer un statut social et d’acheter le temps d’une nuit une reconnaissance illusoire de la part d’un personnel servile.

Voir aussi :