Beaumarchais (1732-1799)
Repères biographiques
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) est l’une des figures emblématiques du siècle des Lumières. Fils de l’horloger Caron, Beaumarchais connut une enfance heureuse dans ce milieu parisien d’artisans de luxe. L’aisance matérielle et l’appui moral contribuèrent à son assurance. Les Caron étaient des bourgeois ouverts chez qui l’on faisait de la musique, lisait, discutait interminablement. Il ne fait nul doute que cette liberté familiale est l’un des déterminismes majeurs de la verve de Beaumarchais. Son goût de la parade, du comique libre, qui caractérise ses premières productions, se doubla d’une passion toute différente pour le drame bourgeois. Selon lui, seul le drame sérieux peint avec exactitude la véritable nature des mœurs des hommes. Des pièces telles Le Barbier de Séville (1775), Le Mariage de Figaro (1784) qui eut d’ailleurs plus d’une centaine de représentations, ou encore La Mère coupable (1792) sont caractéristiques de ce nouveau genre théâtral qu’est le drame bourgeois. Beaumarchais est aussi l’homme de combat, l’homme qui récuse tout privilège, l’homme qui veut une société fondée sur le mérite et le travail. Ceci est clairement affiché dans le fameux monologue de Figaro de l’acte V, scène 3 : « Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus » ou encore dans la préface du Mariage de Figaro : « sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur » ou bien « il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits ». Homme éclairé de son siècle, il y répandra sa lumière pour y dénoncer l’iniquité de son époque.