Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, acte V, scène 3 (extrait)
FIGARO, seul, se promenant dans l’obscurité, dit du ton le plus sombre.
[…]
Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore. Pour le coup je quittais le monde ; et vingt brasses d’eau m’en allaient séparer, lorsqu’un dieu bienfaisant m’appelle à mon premier état. Je reprends ma trousse et mon cuir anglais ; puis laissant la fumée aux sots qui s’en nourrissent, et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans soucis. Un grand seigneur passe à Séville ; il me reconnaît, je le marie ; et pour prix d’avoir eu par mes soins son épouse, il veut intercepter la mienne ! intrigue, orage à ce sujet. Prêt à tomber dans un abîme, au moment d’épouser ma mère, mes parents m’arrivent à la file. (Il se lève en s’échauffant.) On se débat, c’est vous, c’est lui, c’est moi, c’est toi ; non, ce n’est pas nous : eh ! mais qui donc ? (Il retombe assis.) Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir, je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité ; mais paresseux… avec délices ! orateurs selon le danger ; poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées ; j’ai tout vu, tout fait, tout usé. Puis l’illusion s’est détruite, et trop désabusé… Désabusé… ! Suzon, Suzon, Suzon ! que tu me donnes de tourments !… J’entends marcher… on vient. Voici l’instant de la crise.
(Il se retire près de la première coulisse à sa droite.)Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, acte V, scène 3.
Analyse linéaire
Les confidences d’un picaro aigri
Introduction
Situation
Le texte à étudier est extrait de la comédie de Beaumarchais, La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, écrite en 1778. L’auteur y accuse les prérogatives injustifiées de l’aristocratie, les abus à l’encontre des femmes, les exactions du système judiciaire, au moyen d’une histoire mouvementée. Figaro doit se marier avec Suzanne dans la soirée. La jeune femme a informé le valet que le comte Almaviva, leur maître, a cherché à la séduire, et qu’il veut de plus remettre en vigueur le « droit du Seigneur1 ». Le valet est déterminé à contrecarrer ce dessein attentatoire. Après bien des péripéties dont un procès, les noces de Figaro et de Suzanne sont célébrées à la fin de l’acte IV. Au cours du mariage, Suzanne fait passer au comte un mot lui proposant une rencontre dans la nuit. Mais c’est la comtesse qui ira au rendez-vous, déguisée avec les habits de sa camériste. Les femmes ont pris confiance en elles et n’ont rien révélé de leur plan à Figaro. Le valet est cependant averti par une indiscrétion que son maître rencontrera Suzanne sous « les grands marronniers ». Au début de l’acte V, il épie donc les deux « traîtres » : sa femme et le comte. Seul sur scène, il entreprend un long monologue dont nous allons étudier la fin.
Problématique
Comment, dans cette scène, Beaumarchais nous révèle-t-il le trouble d’un Figaro qui croyait dominer la situation et conduire à sa guise les événements ?
Annonce de plan linéaire
Nous examinerons d’abord comment Figaro a mené la vie désordonnée d’un picaro, puis quels enseignements il tire de ses expériences.
Développement
1 – Le cheminement d’un picaro (mot espagnol signifiant « misérable », « futé »)
du début à « (Il retombe assis) »
A) Un monologue
La didascalie initiale (hors extrait) précise que Figaro est seul.
Le personnage s’exprime donc seul. On parle alors de monologue.
Quelle est la fonction de ce type de discours au théâtre ?
Le personnage se parle à lui-même pour extérioriser ses préoccupations du moment et, dans le même mouvement, se présenter directement au spectateur en lui partageant (involontairement) ses états d’âme. Il s’agit bien entendu d’une convention.
Le monologue souligne une particularité du langage théâtral, à savoir la double énonciation :
- La présence de deux émetteurs : le personnage qui parle et le dramaturge, auteur de la pièce, qui, utilise la scène comme une tribune. Par exemple Beaumarchais commence à dénoncer les privilèges et l’arrogance de l’aristocratie.
- La présence de plusieurs destinataires : si, dans le monologue, les propos d’un protagoniste paraissent d’abord destinés à lui-même, pour lui permettre d’objectiver ce qu’il ressent (ici le désarroi de Figaro), ils visent aussi le lecteur ou le public, notamment pour l’informer de la situation ou des états d’âme du personnage.
B) Un parcours accidenté
Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore. Pour le coup je quittais le monde ; et vingt brasses d’eau m’en allaient séparer, lorsqu’un dieu bienfaisant m’appelle à mon premier état.
La caractéristique principale du héros picaresque, issu de la plèbe voire de ses couches marginales, est de chercher à tout prix à subsister. Il s’appuie sans vergogne sur sa ruse pour emprunter l’ascenseur social. Il exécute plusieurs cycles de difficiles montées auxquelles succèdent des écroulements inattendus. Ces parcours lui permettent d’entrevoir toutes les couches de la société et de les juger sans complaisance (registre satirique).
Figaro a rappelé au début de son monologue sa vie mouvementée : enfant qui n’a pas connu ses parents, enlevé par des bandits, mal éduqué par eux, étudiant en pharmacie, puis chirurgien-vétérinaire, puis dramaturge, en difficulté avec la censure, puis philosophe (au sens des Lumières), ce qui lui vaut d’être embastillé.
Lors de cet arrêt sur image sur les vicissitudes de sa brève existence (au début de notre extrait), Figaro porte un jugement irrévocable sur la prévarication et la friponnerie généralisées, « Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête » qui, dans son énoncé implicite, est un blâme de l’hypocrisie morale et religieuse. Beaumarchais agit en philosophe à l’instar de Voltaire qui écrivait : « Je veux que mon procureur, mon tailleur, mes valets, ma femme même, croient en Dieu ; et je m’imagine que j’en serai moins volé et moins cocu ».
Son envie de rester vertueux (ce qui le distingue du héros picaresque traditionnel) l’afflige et le mène au suicide par noyade. Remarquons que, même dans cette situation désespérée, Figaro n’abandonne pas son humour. La tournure « quittais le monde » est à double sens : c’est saluer la bonne société autant que se suicider. « Vingt brasses d’eau » (soit une trentaine de mètres de profondeur) révèle que Figaro voulait plonger dans une rivière (compte tenu des renseignements donnés avant, probablement la Seine). Le rebondissement inespéré qui, de plus, renvoie au début du cycle, est la signature du sort hasardeux du picaro.
Dans la suite du monologue, Figaro délaisse les temps du passé et utilise le présent de narration, ce qui précipite la suite des événements.
C) Un abrégé de l’action antécédente
Je reprends ma trousse et mon cuir anglais ; puis laissant la fumée aux sots qui s’en nourrissent, et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans soucis. Un grand seigneur passe à Séville ; il me reconnaît, je le marie ; et pour prix d’avoir eu par mes soins son épouse, il veut intercepter la mienne ! intrigue, orage à ce sujet. Prêt à tomber dans un abîme, au moment d’épouser ma mère, mes parents m’arrivent à la file.
Le voilà aspiré dans un élan qui le tire des bas-fonds.
« Je reprends ma trousse et mon cuir anglais ». Figaro exerce à nouveau son premier métier, celui de chirurgien (« trousse ») à l’époque souvent jumelé à celui de barbier (« cuir anglais » qui servait à affûter les rasoirs). Figaro relie ses aventures actuelles à l’intrigue de la première pièce de Beaumarchais, Le Barbier de Séville, dont les personnages ont été réutilisés dans Le Mariage de Figaro.
Il utilise des expressions recherchées. C’est un orateur qui apprécie l’éloquence.
Il renonce à « la fumée », métaphore de la vaine gloire, des illusions trompeuses, à « la honte, au milieu du chemin », comme un sac trop pesant pour le « piéton », le chemineau qu’il est devenu.
Il valorise ce qu’il possède désormais : le détachement (« sans souci »), la quiétude intérieure. Nous pouvons relever la paronomase, « je vais » « je vis », qui accentue le bonheur d’une vie ramenée à l’essentiel, jouir de la nouveauté de l’instant présent (le carpe diem épicurien).
La suite est un condensé du Barbier de Séville et des quatre actes précédents du Mariage de Figaro, elle souligne notamment les invraisemblables révélations au cours de l’action de justice qui a précédé le mariage. Marceline, qui avait ressorti une promesse matrimoniale de la part de Figaro, était en fait sa mère. Le valet découvre également que son père est Bartholo, d’où cette délicieuse expression, « mes parents m’arrivent à la file », comme si ces révélations étaient sans fin.
Figaro souligne la double ignominie du comte : son manque de reconnaissance et sa concupiscence dévoyée.
D) un trouble de la personnalité
(Il se lève en s’échauffant.) On se débat, c’est vous, c’est lui, c’est moi, c’est toi ; non, ce n’est pas nous : eh ! mais qui donc ? (Il retombe assis.)
Les didascalies imitent les réactions lors du procès.
L’accumulation des pronoms personnels annoncés par des présentatifs croque de façon réjouissante ces révélations en série qui se sont accomplies dans la douleur (comme lors d’un accouchement). Figaro connaît enfin sa filiation ce qui ne l’enchante pas, mais on ne choisit pas ses géniteurs.
La dernière question, prononcée sur le mode affectif grâce à l’interjection « eh ! », nous apprend l’angoisse du personnage qui ne sait plus qui il est. La didascalie confirme cet abattement.
Transition
Figaro qui s’est remémoré sa vie est conduit à cogiter sur les singularités de la condition humaine.
2 – Une réflexion philosophique
de « Ô bizarre suite d’événements ! » à la fin
A) La destinée
Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir
- L’enchaînement des exclamations et des interrogations montre que Figaro est perdu, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il délibère pour déterminer si l’existence est enfant du hasard, s’il faut envisager une volonté supérieure et donc un Dieu (« Qui les a fixées sur ma tête ? ») qui engendrerait une prédestination.
- S’il y a fatalité, alors que devient notre liberté ? Figaro se sent « forcé ». Il se sert du cliché religieux de la vie comme un pèlerinage, (« la route »). Ce chemin a un début, la naissance, (« je suis entré ») et un terme, la mort, (« j’en sortirai »). Ces deux bornages sont signalés par deux verbes essentiels mis en parallèle, « savoir » et « vouloir » qui concernent la responsabilité. Le picaro, image de l’homme moyen, a conscience qu’il n’a pas décidé de sa vie, qu’il n’a pas agi selon ses souhaits, mais qu’il a seulement paré au plus pressé au gré des « événements ».
B) L’antidote du rire
je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste
Figaro cultive une sagesse bien à lui. Dans Le Barbier de Séville il affirmait : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer. » C’est le rire qui immunise et préserve, qui permet d’endurer les catastrophes de la vie. Figaro reprend ici cette philosophie en lui donnant le nom de « gaieté ». Il se sert encore de l’image de la « route » « jonchée de fleurs » comme dans les fêtes ou les processions religieuses. Les « fleurs » sont la métaphore (ici sous forme de cliché banal) des réjouissances, des petites félicités ordinaires. Cependant la circonstance est si déstabilisante que Figaro se demande s’il est toujours le propriétaire de cette insouciance : « ma gaieté » (deux occurrences + « à moi »). La comédie change de registre : Figaro devient pathétique. Quelque chose s’est brisé en lui. Va-t-il pouvoir encore compter sur sa seule force quand il est blessé dans son bonheur domestique par la trahison supposée de Suzanne alors que son mariage vient à peine d’être célébré ?
C) Un personnage dispersé et divisé
si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune !
Figaro en vient à tout remettre en question, y compris sa personne. Est-il encore un être humain ou simplement un automate, un pantin ?
Il voit la vie humaine comme une succession d’étapes ridicules sans continuité, sans cohérence et sans finalité :
- D’abord son être, « un assemblage informe de parties inconnues », une réunion disparate assortie d’épithètes négatives au moyen du préfixe privatif « in- » .
- La naissance, « puis un chétif être imbécile (au sens ancien de faible, sans vigueur) » aux qualificatifs dépréciatifs,
- L’enfance, « un petit animal folâtre (au sens de joyeux, gai) », cet âge est dévalorisé par son comportement instinctif et son irréflexion,
- la jeunesse, « un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre », seule époque résolument attachante par son énergie, son appétit de vivre,
- l’âge adulte où l’homme est esclave du travail pour assurer sa subsistance.
C’est donc une conception triviale, pessimiste et surtout paralysante. Elle sclérose par l’accablement et conduit à l’asservissement.
Avec la formule « maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune (sens étymologique de hasard) ! », Figaro reprend le sujet de la prédestination, mais il le transforme insidieusement en une doléance sociale. Il y a abus lorsque les qualités personnelles ne sont pas appréciées et que l’autorité est abandonnée aux aléas du sort.
ambitieux par vanité, laborieux par nécessité ; mais paresseux… avec délices ! orateurs selon le danger ; poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées ; j’ai tout vu, tout fait, tout usé.
Figaro se juge avec humour (un autre aspect de sa gaieté). Il est dans l’auto-dérision. Il caractérise sa nature par un rythme ternaire qui lui donne un aspect achevé et immuable. À la différence du valet traditionnel, Figaro est « ambitieux » ce qui fait de lui un cousin du picaro. Cette propension est due à la « vanité » car le valet est persuadé de ses qualités. Figaro est contraint de travailler pour survivre (à la différence des aristocrates oisifs). Il révise ce dernier trait par un « mais » annonçant sa paresse (défaut ordinaire du valet de comédie) soulignée par des points de suspension valorisant les délices qu’elle offre. Figaro est touchant dans sa franchise.
Nous notons ensuite un rythme accumulatif pour lister les transformations du moi, et mettre en relief la division de la personne en des emplois divers. Remarquons la quasi-égalité des groupes (entre 7 et 8 syllabes) qui produit une sensation monotone, le changement n’a pas d’attrait parce qu’il est l’enfant des circonstances et de l’impérieux besoin de subsister.
La formule suivante, dans son rythme ternaire, est peut-être une allusion parodique à César (Veni, vidi, vici : Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). La répétition des « tout » et la correction (suite de termes d’intensité décroissante) révèlent que Figaro est désespéré.
Puis l’illusion s’est détruite, et trop désabusé… Désabusé… ! Suzon, Suzon, Suzon ! que tu me donnes de tourments !… J’entends marcher… on vient. Voici l’instant de la crise.
(Il se retire près de la première coulisse à sa droite.)
La chute est prévisible, l’existence n’est qu’apparences mensongères. Cette observation est suivie d’une répétition (signe d’affectivité) de « désabusé », accentuée par les points de suspension comme si le valet peinait à formuler l’origine de sa souffrance.
Elle est suggérée par la triple plainte du diminutif intime « Suzon ». Figaro est atteint par l’infidélité de son amour. Il est en enfer (« tourments »).
Cependant, en conformité avec son courage pour affronter les revers du sort, il réagit et veut savoir la vérité.
Conclusion
À ce moment de l’intrigue, Beaumarchais s’est servi d’une recette comique bien connue, celle du trompeur trompé ou, plus précisément ici, celle de l’intrigant qui ne sait pas encore qu’il y a plus rusé que lui. Bien entendu le spectateur, informé de la manigance ignorée du valet, peut savourer la situation.
Mais Beaumarchais n’en exploite pas l’impact comique attendu. Il fait d’abord muter l’image conventionnelle du valet de comédie vers celle du picaro. Il lui attribue ainsi une plus grande consistance humaine en dépeignant les secousses de ces existences du petit peuple.
Figaro est comme un double théâtral de son créateur. Beaumarchais a mené une vie agitée, pleine de rebondissements qu’il a dirigés avec plus ou moins de réussite : non seulement écrivain, dramaturge, mais musicien, horloger, homme d’affaires, éditeur, espion, marchand d’armes, épouseur de riches veuves, en bref un homme d’action et d’esprit qui n’a jamais baissé pavillon face à l’adversité ou ses opposants.
Beaumarchais en profite pour nous partager une méditation subversive sur la condition humaine abandonnée aux caprices du sort, et à l’iniquité de la naissance. Figaro est le héraut de son créateur qui milite pour la reconnaissance de la valeur personnelle.
Cette réflexion philosophique signale aussi un libre-penseur. De plus, sous l’influence du drame bourgeois (création de Diderot) et des comédies larmoyantes alors à la mode, Beaumarchais insère une trace de registre pathétique.
Par ces transformations remarquables du rôle, Beaumarchais a rendu son valet fameux au point (plutôt peu fréquent) de favoriser son antonomase (utilisation d’un nom propre pour désigner un type commun). Depuis un figaro n’est plus seulement un barbier ou un coiffeur, mais il a offert son nom à un journal français bien connu, qui a fait sienne une devise impertinente du personnage : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».
Note
1 Le droit de cuissage, appelé aussi droit de jambage et parfois droit de dépucelage, est une légende vivace selon laquelle un seigneur aurait eu le droit d’avoir des relations sexuelles avec la femme d’un vassal ou d’un serf la première nuit de ses noces. (Wikipédia)