Aller au contenu

Annales Capes de lettres : épreuve écrite disciplinaire appliquée

Annales du Capes de lettres modernes

Épreuve écrite disciplinaire appliquée

Session 2023

Sujet complet »

Session 2022

Corpus

Textes d’étude

A – Michel Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, 1967 (extrait).
B – Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, 1788 (extrait).

Autres textes et documents

C – Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 1950 (extrait).
D – Pieter Brueghel l’Ancien, La Moisson, 1565 (Metropolitan Museum of Art, New York).
E – Un corpus de phrases.
F – Trois exercices.
G – Un écrit d’élève.

Questions

Sémantique historique (2 points)

Vous étudierez les mots labourer (texte A, ligne 2), travail (texte A, ligne 5) et laborieuse (texte B, ligne 3) en vous intéressant à leur origine, leur évolution et leurs relations sémantiques.

Grammaire (4 points)

Étudiez les propositions subordonnées circonstancielles dans l’ensemble des textes A et B.

Étude stylistique (4 points)

Vous proposerez une étude stylistique du texte A, en vous intéressant aux rapports entre narration et argumentation.

Didactique (10 points)

Approche de la séquence (4 points)

Définissez le titre d’une séquence dans laquelle pourraient s’inscrire les textes A, B et C, ainsi que l’œuvre picturale D, à destination d’une classe de cinquième. Identifiez, en les justifiant, des objectifs pour la lecture, pour l’écriture, pour l’oral.

Proposition didactique (6 points)

En prenant appui sur les documents E, F et G, vous proposerez un ensemble d’activités visant à construire, à consolider et à réinvestir la notion de complément circonstanciel avec une classe de cinquième. Justifiez vos choix en explicitant votre démarche.

Sujet complet »

Avant 2022 : étude grammaticale de textes de langue française – Français moderne

Session 2021

Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635), Le Mépris de la vie et consolation contre la mort.

Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  1. Lexicologie (1,5 point) Étudiez du point de vue morphologique et sémantique les mots « puanteur » (v. 9) et « vanité » (v. 13).
  2. Grammaire (3,5 points) Étudiez, dans un commentaire organisé, les groupes prépositionnels ouverts par de dans l’ensemble du texte.

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

Vous ferez une étude stylistique de ce texte en montrant comment l’écriture poétique sert la visée argumentative.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points) Dans la perspective de l’enseignement et de l’étude de la langue au collège, vous présenterez une réflexion didactique sur les compléments d’objet, fondée sur vos connaissances théoriques.

Session 2020

Madame de Sévigné, Correspondance

Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  1. Orthographe et lexicologie (1,5 point) Étudiez d’un point de vue orthographique, morphologique et sémantique le mot « hasardeuse » (l. 16).
  2. Grammaire (3,5 points) Étudiez, dans un commentaire organisé, les adjectifs qualificatifs dans l’ensemble du texte.

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

Vous ferez une étude stylistique de ce texte en montrant notamment comment l’écriture épistolaire transcrit les émotions.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points) Dans la perspective de l’enseignement et de l’étude de la langue au collège, vous présenterez une réflexion didactique sur les expansions du nom, fondée sur vos connaissances théoriques.

Session 2019

Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe

Chateaubriand Il est difficile aux personnes qui n’ont jamais navigué de se faire une idée des sentiments qu’on éprouve, lorsque du bord d’un vaisseau on n’aperçoit de toutes parts que la face sérieuse de l’abîme. Il y a dans la vie périlleuse du marin une indépendance qui tient de l’absence de la terre : on laisse sur le rivage les passions des hommes ; entre le monde que l’on quitte et celui que l’on cherche, on n’a pour amour et pour patrie que l’élément sur lequel on est porté. Plus de devoirs à remplir, plus de visites à rendre, plus de journaux, plus de politique. La langue même des matelots n’est pas la langue ordinaire : c’est une langue telle que la parlent l’Océan et le ciel, le calme et la tempête. Vous habitez un univers d’eau, parmi des créatures dont le vêtement, les goûts, les manières, le visage, ne ressemblent point aux peuples autochthones ; elles ont la rudesse du loup marin et la légèreté de l’oiseau. On ne voit point sur leur front les soucis de la société ; les rides qui le traversent ressemblent aux plissures de la voile diminuée, et sont moins creusées par l’âge que par la bise, ainsi que dans les flots. La peau de ces créatures, imprégnée de sel, est rouge et rigide, comme la surface de l’écueil battu de la lame.

Les matelots se passionnent pour leur navire ; ils pleurent de regret en le quittant, de tendresse en le retrouvant. Ils ne peuvent rester dans leur famille ; après avoir juré cent fois qu’ils ne s’exposeront plus à la mer, il leur est impossible de s’en passer, comme un jeune homme ne se peut arracher des bras d’une maîtresse orageuse et infidèle.

Dans les docks de Londres et de Plymouth, il n’est pas rare de trouver des sailors nés sur des vaisseaux : depuis leur enfance jusqu’à leur vieillesse, ils ne sont jamais descendus au rivage ; ils n’ont vu la terre que du bord de leur berceau flottant, spectateurs du monde où ils ne sont point entrés. Dans cette vie réduite à un si petit espace, sous les nuages et sur les abîmes, tout s’anime pour le marinier : une ancre, une voile, un mât, un canon, sont des personnages qu’on affectionne et qui ont chacun leur histoire.

I, VI, 2

Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  1. Orthographe et lexicologie (1,5 point) Étudiez, d’un point de vue orthographique, morphologique et sémantique, le mot indépendance.
  2. Grammaire (3,5 points) Vous étudierez, dans un commentaire organisé, la fonction sujet depuis « La langue même » jusqu’à « écueil battu de la lame ».

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

Vous ferez une étude stylistique de ce texte en insistant sur la représentation de la vie maritime.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points) Dans la perspective de l’enseignement et de l’étude de la langue au collège, vous présenterez une réflexion pédagogique sur les pronoms personnels.

Session 2018

Molière, L’Avare, acte IV, scène 7.


Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  1. Lexicologie et orthographe (1,5 point). Étudiez, du point de vue orthographique, morphologique et sémantique, le mot « ressusciter » (ligne 11).
  2. Grammaire (3,5 points). Vous étudierez, dans un commentaire organisé, les emplois de que, depuis « Mon esprit est troublé (…) » (l. 5-6) jusqu’à « de quoi est-ce qu’on parle là ? » (l. 17).

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

Vous ferez une étude stylistique de ce monologue en insistant sur sa forme et sur ses enjeux.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points) Dans la perspective de l’enseignement et de l’étude de la langue au collège, vous présenterez une réflexion pédagogique sur l’interrogation. Vous vous appuierez pour cela : a) sur la question 2 de l’étude synchronique, b) sur le document ci-joint.

Session 2017

Honoré de Balzac, La Maison du chat-qui-pelote (1830)

Honoré de Balzac Par une matinée pluvieuse, au mois de mars, un jeune homme1, soigneusement enveloppé dans son manteau, se tenait sous l’auvent d’une boutique en face de ce vieux logis, qu’il examinait avec un enthousiasme d’archéologue. À la vérité, ce débris de la bourgeoisie du seizième siècle offrait à l’observateur plus d’un problème à résoudre. À chaque étage, une singularité : au premier, quatre fenêtres longues, étroites, rapprochées l’une de l’autre, avaient des carreaux de bois dans leur partie inférieure, afin de produire ce jour douteux, à la faveur duquel un habile marchand prête aux étoffes la couleur souhaitée par ses chalands. Le jeune homme semblait plein de dédain pour cette partie essentielle de la maison, ses yeux ne s’y étaient pas encore arrêtés. Les fenêtres du second étage, dont les jalousies relevées laissaient voir, au travers de grands carreaux en verre de Bohême, de petits rideaux de mousseline rousse, ne l’intéressaient pas davantage. Son attention se portait particulièrement au troisième, sur d’humbles croisées dont le bois travaillé grossièrement aurait mérité d’être placé au Conservatoire des arts et métiers pour y indiquer les premiers efforts de la menuiserie française. Ces croisées avaient de petites vitres d’une couleur si verte, que, sans son excellente vue, le jeune homme n’aurait pu apercevoir les rideaux de toile à carreaux bleus qui cachaient les mystères de cet appartement aux yeux des profanes. Parfois, cet observateur, ennuyé de sa contemplation sans résultat, ou du silence dans lequel la maison était ensevelie, ainsi que tout le quartier, abaissait ses regards vers les régions inférieures.
Un sourire involontaire se dessinait alors sur ses lèvres, quand il revoyait la boutique où se rencontraient en effet des choses assez risibles. Une formidable pièce de bois, horizontalement appuyée sur quatre piliers qui paraissaient courbés par le poids de cette maison décrépite, avait été rechampie2 d’autant de couches de diverses peintures que la joue d’une vieille duchesse en a reçu de rouge. Au milieu de cette large poutre mignardement sculptée se trouvait un antique tableau représentant un chat qui pelotait.

1 En ce début de nouvelle, le lecteur ne sait pas encore que ce jeune homme est Théodore de Sommervieux, jeune peintre noble et talentueux. La maison du chat-qui-pelote est occupée par une famille de drapiers, monsieur et madame Guillaume et leurs deux filles.
2 Rechampir : peindre de manière à faire ressortir une moulure ou un ornement.


Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  1. Orthographe et lexicologie (2 points) : Étudiez, du point de vue orthographique, morphologique et sémantique, les affixes dans : « pluvieuse », « douteux », « involontaire » et « risibles ».
  2. Grammaire (3 points) : Vous étudierez, dans un commentaire organisé, les adverbes, depuis « Son attention (…) » jusqu’à la fin du texte.

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  • Vous ferez une étude stylistique de ce texte en insistant sur les enjeux de la description dans le début de cette nouvelle.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points) : Dans la perspective de l’enseignement et de l’étude de la langue du collège au lycée, vous présenterez une réflexion pédagogique sur la modalisation. Vous vous appuierez pour cela sur la question 2 de l’étude synchronique et sur le document ci-joint.

Session 2016

Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678), IVe partie

Mme de Clèves s’est retirée à la campagne, dans son château de Coulommiers. M. de Nemours s’y rend secrètement et, à la nuit tombée, pénètre à son insu dans le jardin.

Madame de La Fayette Sitôt qu’il fut dans ce jardin, il n’eut pas de peine à démêler où était Mme de Clèves ; il vit beaucoup de lumières dans le cabinet ; toutes les fenêtres en étaient ouvertes ; et, en se glissant le long des palissades, il s’en approcha avec un trouble et une émotion qu’il est aisé de se représenter. Il se rangea derrière une des fenêtres qui servait de porte, pour voir ce que faisait Mme de Clèves. Il vit qu’elle était seule ; mais il la vit d’une si admirable beauté, qu’à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue. Il faisait chaud, et elle n’avait rien sur sa tête et sur sa gorge, que ses cheveux confusément rattachés. Elle était sur un lit de repos, avec une table devant elle, où il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans ; elle en choisit quelques-uns, et M. de Nemours remarqua que c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait portées au tournoi. Il vit qu’elle en faisait des nœuds à une canne des Indes fort extraordinaire, qu’il avait portée quelque temps, et qu’il avait donnée à sa sœur, à qui Mme de Clèves l’avait prise sans faire semblant de la reconnaître pour avoir été à M. de Nemours. Après qu’elle eut achevé son ouvrage avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu’elle avait dans le cœur, elle prit un flambeau et s’en alla proche d’une grande table, vis-à-vis du tableau du siège de Metz, où était le portrait de M. de Nemours ; elle s’assit, et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner.
On ne peut exprimer ce que sentit M. de Nemours dans ce moment. Voir, au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu’il adorait ; la voir sans qu’elle sût qu’il la voyait ; et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu’elle lui cachait ; c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant.


Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  1. Orthographe et lexicologie (2 points) : étudiez d’un point de vue graphique, morphologique et sémantique le mot rêverie.
  2. Grammaire (3 points) : étudiez, dans un commentaire organisé, les emplois et les valeurs des temps de l’indicatif, de « Après qu’elle eut achevé (…) » jusqu’à « (…) dans ce moment ».

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points)

  • Vous ferez une étude stylistique de ce texte en insistant sur la représentation de la passion amoureuse dans le récit.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points)

Session 2015

Green

Paul Verlaine Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.

J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874), « Aquarelles »


Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points) :

  1. Orthographe et morphologie (1,5 point) : étudiez le morphème grammatical e dans « reposée » (vers 7), « toute » (vers 10) et « dorme » (vers 12).
  2. Lexicologie (1 point) : étudiez, d’un point de vue morphologique et sémantique, le mot « délasseront » (vers 8).
  3. Morphosyntaxe (2,5 points) : étudiez les compléments d’objet directs dans l’ensemble du poème.

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points) :

Vous ferez une étude stylistique de ce texte en insistant sur les formes et les enjeux de la prière amoureuse.

Mise en perspective des savoirs grammaticaux

Question (5 points)

Dans la perspective de l’enseignement de la grammaire au collège, vous présenterez les éléments d’une réflexion pédagogique sur la transitivité verbale.
Vous prendrez pour cela appui sur la question 3 d’histoire de la langue, la question 3 de l’étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (texte ci-dessus), ainsi que sur le document ci-joint.

Session 2014

Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, acte III, scène 8

MarivauxSilvia et Dorante, promis l’un à l’autre, ont eu sans le savoir la même idée : échanger leur apparence avec leurs domestiques, Lisette et Arlequin, afin de découvrir l’autre sans en être reconnu. Silvia vient d’apprendre le stratagème de Dorante ; de son côté, Dorante ignore toujours que celle qu’il prend pour Lisette n’est autre que Silvia. Il est de plus pris au jeu du frère de Silvia, qui se fait passer pour son soupirant. N’osant dire lui-même à celle qu’il prend pour sa promise qu’il ne veut pas l ’épouser, il décide de partir. Silvia tente alors de le contraindre à se déclarer sans révéler sa propre identité.

[…]


Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (5 points) :

  1. Orthographe (1,5 point) : étudiez la lettre s dans : certaines choses (l. 15), pourrais (l. 15), suis obligée (l. 19).
  2. Lexicologie (1 point) : étudiez, du point de vue morphologique uniquement, les mots maladroit (l. 31) et dénouement (l. 32).
  3. Morphosyntaxe (2,5 points) : étudiez les propositions subordonnées depuis « Vous avez bien peur » (l. 23) jusqu’à « m’arrête » (l. 33).

Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (5 points) :

Vous ferez une étude stylistique du texte en insistant sur l’implicite et l’enchaînement des répliques.

Question (5 points)

Dans la perspective de l’enseignement de la grammaire au collège, vous présenterez une réflexion pédagogique sur les propositions subordonnées relatives. Vous pourrez vous appuyer sur la question 3 de l’étude synchronique du texte de français moderne, et sur les exercices de votre choix dans le document ci-dessous.

Document de mise en situation professionnelle
Montage d’exercices issus de manuels de 5e et de 3e

A. a. Recopiez les phrases en soulignant le mot complété par la proposition subordonnée.
b. Indiquez si que est un pronom ou une conjonction de subordination.
c. Quelle est la nature de chacune des propositions subordonnées ?

  1. En arrière se dressait une falaise que terminait un contrefort.
  2. Une dernière trouvaille leur révélait que toute fuite était vaine.
  3. Ils redoutent que leur dernière heure ne soit arrivée.
  4. Ils s’interrogent sur l’obstacle que la nature a dressé devant eux.

B. Relevez les pronoms relatifs introduisant des propositions subordonnées relatives. Indiquez la fonction du pronom relatif.

  1. Les futurs propriétaires cherchent une maison où ils puissent se sentir à l’aise.
  2. C’est le plus beau spectacle de feu d’artifice que j’aie vu.
  3. Le carnet dont je me sers a une couverture en cuir.
  4. Le beau temps qui est enfin arrivé va nous permettre d’aller à la plage.
  5. Le jour où Marine fêtera son anniversaire, nous lui ferons une surprise.
  6. Qui que vous soyez, l’entrée de cet établissement vous est interdite.

C. Relevez les adjectifs et précisez s’ils sont épithètes ou attributs.

  1. Loïse semblait souvent triste.
  2. La nuit profonde paraissait plus noire que l’encre.
  3. L’enfant regardait un gros gâteau qui semblait délicieux.
  4. Ses longs cheveux étaient blonds.

D. Remplace la subordonnée relative par un adjectif.

Exemple : Le thé à la menthe est une boisson qui est très parfumée ► Le thé à la menthe est une boisson parfumée.

  1. On ramasse d’abord de la menthe qui doit être fraîche.
  2. On verse ensuite l’eau qui a été portée à ébullition.
  3. Le thé, que l’on a laissé infuser quelques minutes, est alors prêt.
  4. Cette boisson, où un peu d’amertume se révèle, se déguste lentement.

E. Donne la fonction de chaque subordonnée relative en gras.

  1. Le concert, qui a attiré une foule énorme, s’est terminé à 23 h 30.
  2. Le batteur a exécuté des solos qui m’ont impressionné.
  3. Ils ont composé des musiques qui se vendent dans le monde entier.
  4. Je n’ai pas résisté à l’envie d’aller acheter leur CD que l’on vendait à la sortie.
  5. La foule, qui était comblée, s’est séparée tard dans la nuit.

F. Identifiez les propositions subordonnées. Classez-les selon qu’il s’agit de propositions subordonnées relatives avec ou sans antécédent, ou de propositions subordonnées conjonctives. Indiquez si les propositions subordonnées relatives sont déterminatives ou explicatives.

La narratrice vit à Paris et souffre de l’absence de son père. Elle se sent délaissée par sa mère, Fanny.

De retour à Paris, après deux mois de réflexions maussades qu’assombrissait encore l’approche d’une deuxième lettre, j’écrivis à mon père une longue lettre dans laquelle, sans aller jusqu’à dénoncer Fanny, je le suppliai de venir nous chercher, arguant que je détestais Paris, ce qui était faux, et qu’il me manquait beaucoup, ce qui était vrai. Il ne la reçut jamais : il avait quitté Bakou pour Saint-Pétersbourg.


Élisabeth Gille, Le Mirador.

G. Supprimez les répétitions en utilisant des propositions subordonnées relatives.

Exemple : La chèvre s’appelle Anda. Tu parles d’Anda. ► La chèvre dont tu parles s’appelle Anda.

  1. La peau d’Andoar sera débarrassée de ses poils. Vendredi gratte la peau d’Andoar avec un coquillage.
  2. Robinson connut alors une période de découragement. Le découragement le conduisit au désespoir.
  3. La fille n’est autre que sa sœur Lucy. Il pense à la fille.
  4. Les gaz émanent de l’eau croupie. Les gaz provoquent chez lui des hallucinations.
  5. J’ai lu un livre. Je tiens beaucoup à ce livre.
  6. L’endroit est une île du Pacifique. L’action se situe sur une île du Pacifique.

Références des exercices

  • A : Fleurs d’encre 5e, C. Bertagna et F. Carrier, Paris, Hachette, 2010.
  • B et F : Les Couleurs du français 3e, O. Himy, Paris, Hachette, 2012.
  • C : Terre des Lettres 5e, C. Hars, V. Marchais et C.-H Pinon, Paris, Nathan, 2010.
  • D et E : Jardin des Lettres 5e, C. Durand Degranges, Paris, Magnard, 2010.
  • G : Fenêtres ouvertes 5e, D. Cesbron-Ecebit, Paris, Bordas, 2010.

Session 2014 exceptionnelle


Questions B – Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (7 points)

1. Orthographe et morphologie (2 points)

Étudiez, du point de vue de la correspondance phonie / graphie, les mots femme (l. 3) et longtemps (l. 12).

2. Lexicologie (2 points)

Étudiez connaissance (l. 15) et sacrée (l. 21).

3. Morphosyntaxe (3 points)

Étudiez les déterminants de « Sa femme » (l. 17) à « c’est le vide » (l. 24).

Question C – Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (6 points)

Vous ferez une étude stylistique du texte en insistant sur les formes et enjeux de la parodie.

2013

Texte II

Beaux et grands bâtiments d’éternelle structure,
Superbes de matière, et d’ouvrages divers,
Où le plus digne roi qui soit en l’univers
Aux miracles de l’art fait céder la nature ;

Beau parc, et beaux jardins qui, dans votre clôture
Avez toujours des fleurs, et des ombrages verts,
Non sans quelque démon qui défend aux hivers
D’en effacer jamais l’agréable peinture ;

Lieux qui donnez aux cœurs tant d’aimables désirs,
Bois, fontaines, canaux, si parmi vos plaisirs
Mon humeur est chagrine, et mon visage triste :

Ce n’est point qu’en effet vous n’ayez des appas,
Mais quoi que vous ayez, vous n’avez point Caliste1 ;
Et moi je ne vois rien quand je ne la vois pas.

François de Malherbe, Œuvres, 1630 (orthographe modernisée).

1 Caliste, vicomtesse d’Auchy.


Questions B – Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (7 points)

Orthographe et morphologie (2 points)

Étudiez, du point de vue phonique et graphique, les marques du genre et du nombre dans le vers 1.

Lexicologie (2 points)

Étudiez ouvrages (v. 2) et humeur (v. 11).

Morphosyntaxe (3 points)

Étudiez les groupes prépositionnels dans les deux quatrains.

Question C – Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (6 points)

Vous ferez une étude stylistique de ce texte en insistant sur l’énonciation lyrique.


Source : http://www.education.gouv.fr/

2012

Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »

Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et dont je n’ai jamais parlé. Elle est toujours là dans le même silence, émerveillante. C’est entre toutes celle qui me plaît de moi-même, celle où je me reconnais, où je m’enchante.

Très vite dans ma vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard. Entre dix-huit et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction imprévue. À dix-huit ans j’ai vieilli. Je ne sais pas si c’est tout le monde, je n’ai jamais demandé. Il me semble qu’on m’a parlé de cette poussée du temps qui vous frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner un à un mes traits, changer le rapport qu’il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes. Au contraire d’en être effrayée j’ai vu s’opérer ce vieillissement de mon visage avec l’intérêt que j’aurais pris par exemple au déroulement d’une lecture. Je savais aussi que je ne me trompais pas, qu’un jour il se ralentirait et qu’il prendrait son cours normal. Les gens qui m’avaient connue à dix-sept ans lors de mon voyage en France ont été impressionnés quand ils m’ont revue, deux ans après, à dix-neuf ans. Ce visage-là, nouveau, je l’ai gardé. Il a été mon visage. Il a vieilli encore bien sûr, mais relativement moins qu’il n’aurait dû. J’ai un visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée. Il ne s’est pas affaissé comme certains visages à traits fins, il a gardé les mêmes contours mais sa matière est détruite. J’ai un visage détruit.

Marguerite Duras, L’Amant, Les Éditions de Minuit, 1984.

Questions B – Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (7 points)

Orthographe et morphologie (2 points)

Étudiez les marques de l’accord du verbe du point de vue graphique et phonique depuis « Les gens » jusqu’à « dix-neuf ans. ».

Lexicologie (2 points)

Étudiez les mots « enchante » et « vieillissement ».

Morphosyntaxe (3 points)

Étudiez les pronoms personnels à partir de « Il me semble » jusqu’à « d’une lecture ».

Question C – Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (6 points)

Vous ferez une étude stylistique du texte en insistant sur les marques de la subjectivité.

2011

Au reste, l’artifice paraissait à des Esseintes la marque distinctive du génie de l’homme.

Comme il le disait, la nature a fait son temps ; elle a définitivement lassé, par la dégoûtante uniformité de ses paysages et de ses ciels, l’attentive patience des raffinés. Au fond, quelle platitude de spécialiste confinée dans sa partie, quelle petitesse de boutiquière tenant tel article à l’exclusion de tout autre, quel monotone magasin de prairies et d’arbres, quelle banale agence de montagnes et de mers !

Il n’est, d’ailleurs, aucune de ses inventions réputée si subtile ou si grandiose que le génie humain ne puisse créer ; aucune forêt de Fontainebleau, aucun clair de lune que des décors inondés de jets électriques ne produisent ; aucune cascade que l’hydraulique n’imite à s’y méprendre ; aucun roc que le carton-pâte ne s’assimile ; aucune fleur que de spécieux taffetas et de délicats papiers peints n’égalent !

À n’en pas douter, cette sempiternelle radoteuse a maintenant usé la débonnaire admiration des vrais artistes, et le moment est venu où il s’agit de la remplacer, autant que faire se pourra, par l’artifice.

Et puis, à bien discerner celle de ses œuvres considérée comme la plus exquise, celle de ses créations dont la beauté est, de l’avis de tous, la plus originale et la plus parfaite : la femme ; est-ce que l’homme n’a pas, de son côté, fabriqué, à lui tout seul, un être animé et factice qui la vaut amplement, au point de vue de la beauté plastique ? est-ce qu’il existe, ici-bas, un être conçu dans les joies d’une fornication et sorti des douleurs d’une matrice dont le modèle, dont le type soit plus éblouissant, plus splendide que celui de ces deux locomotives adoptées sur la ligne du chemin de fer du Nord.

L’une, la Crampton, une adorable blonde, à la voix aiguë, à la grande taille frêle, emprisonnée dans un étincelant corset de cuivre, au souple et nerveux allongement de chatte, une blonde pimpante et dorée, dont l’extraordinaire grâce épouvante lorsque, raidissant ses muscles d’acier, activant la sueur de ses flancs tièdes, elle met en branle l’immense rosace de sa fine roue et s’élance toute vivante, en tête des rapides et des marées !

L’autre, l’Engerth, une monumentale et sombre brune aux cris sourds et rauques, aux reins trapus, étranglés dans une cuirasse en fonte, une monstrueuse bête, à la crinière échevelée de fumée noire, aux six roues basses et accouplées ; quelle écrasante puissance lorsque, faisant trembler la terre, elle remorque pesamment, lentement, la lourde queue de ses marchandises !

Joris-Karl Huysmans, À rebours (1884), chapitre 2.

Questions B : Étude synchronique du texte de français moderne ou contemporain (7 points)

1. Orthographe et morphologie (2 points)

En synchronie, étudiez l’affixation d’un point de vue phonique, graphique et morphologique, dans les mots suivants : boutiquière (l. 4), radoteuse (l. 10) et accouplées (l. 25).

2. Lexicologie (2 points)

Étudiez dégoûtante (l. 2) et ciels (l. 3).

3. Morphosyntaxe (3 points)

Étudiez les groupes en position détachée dans l’avant-dernier paragraphe, de « L’une, la Crampton (…) » (l. 18) à « (…) et des marées ! » (l. 22).

Question C : Étude stylistique du texte de français moderne ou contemporain (6 points)

Vous ferez une étude stylistique du texte en insistant sur les procédés de l’éloge et du blâme.

2010

Acte V, scène 4
Bajazet, Roxane.

ROXANE
Je ne vous ferai point des reproches frivoles :
Les moments sont trop chers pour les perdre en paroles.
Mes soins vous sont connus ; en un mot, vous vivez ;
Et je ne vous dirais que ce que vous savez.
Malgré tout mon amour, si je n’ai pu vous plaire,
Je n’en murmure point ; quoiqu’à ne vous rien taire,
Ce même amour, peut-être, et ces mêmes bienfaits,
Auraient dû suppléer à mes faibles attraits.
Mais je m’étonne enfin que, pour reconnaissance,
10 Pour prix de tant d’amour, de tant de confiance,
Vous ayez si longtemps, par des détours si bas,
Feint un amour pour moi que vous ne sentiez pas.
BAJAZET
Qui ? moi, madame ?
ROXANE
      Oui, toi. Voudrais-tu point encore
Me nier un mépris que tu crois que j’ignore ?
15 Ne prétendrais-tu point, par tes fausses couleurs,
Déguiser un amour qui te retient ailleurs ;
Et me jurer enfin, d’une bouche perfide,
Tout ce que tu ne sens que pour ton Atalide ?
BAJAZET
Atalide, madame ! Ô ciel ! qui vous a dit…
ROXANE
20 Tiens, perfide, regarde, et démens cet écrit.
BAJAZET, après avoir regardé la lettre.
Je ne vous dis plus rien : cette lettre sincère
D’un malheureux amour contient tout le mystère ;
Vous savez un secret que, tout prêt à s’ouvrir,
Mon cœur a mille fois voulu vous découvrir.
25 J’aime, je le confesse, et devant que votre âme,
Prévenant mon espoir, m’eût déclaré sa flamme,
Déjà plein d’un amour dès l’enfance formé,
À tout autre désir mon cœur était fermé.

Racine, Bajazet, acte V, scène 4.

Questions
1. Lexicologie (2 points)
Étudiez les mots soins et reconnaissance.
2. Grammaire (8 points)
a. Les déterminants, du vers 15 au vers 22.
b. Faites toutes les remarques nécessaires sur : « Me nier un mépris que tu crois que j’ignore ? ».
3. Stylistique (10 points)
Vous ferez une étude stylistique de ce texte.

2009

Plus avant commençait la foule des courtisans de toute espèce. Le plus grand nombre, c’est-à-dire les sots, tiraient des soupirs de leurs talons, et, avec des yeux égarés et secs, louaient Monseigneur, mais toujours de la même louange, c’est-à-dire de bonté, et plaignaient le Roi de la perte d’un si bon fils. Les plus fins d’entre eux, ou les plus considérables, s’inquiétaient déjà de la santé du Roi ; ils se savaient bon gré de conserver tant de jugement parmi ce trouble, et n’en laissaient pas douter par la fréquence de leurs répétitions. D’autres, vraiment affligés, et de cabale frappée, pleuraient amèrement, ou se contenaient avec un effort aussi aisé à remarquer que les sanglots. Les plus forts de ceux-là, ou les plus politiques, les yeux fichés à terre, et reclus en des coins, méditaient profondément aux suites d’un événement si peu attendu, et bien davantage sur eux-mêmes. Parmi ces diverses sortes d’affligés, point ou peu de propos, de conversation nulle, quelque exclamation parfois échappée à la douleur et parfois répondue par une douleur voisine, un mot en un quart d’heure, des yeux sombres ou hagards, des mouvements de mains moins rares qu’involontaires, immobilité du reste presque entière. Les simples curieux et peu soucieux presque nuls, hors les sots qui avaient le caquet en partage ; les questions, et le redoublement du désespoir des affligés, et l’importunité pour les autres. Ceux qui déjà regardaient cet événement comme favorable avaient beau pousser la gravité jusqu’au maintien chagrin et austère, le tout n’était qu’un voile clair qui n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits. Ceux-ci se tenaient aussi tenaces en place que les plus touchés, en garde contre l’opinion, contre la curiosité, contre leur satisfaction, contre leurs mouvements ; mais leurs yeux suppléaient au peu d’agitation de leur corps. Des changements de posture, comme des gens peu assis ou mal debout ; un certain soin de s’éviter les uns les autres, même de se rencontrer des yeux ; les accidents momentanés qui arrivaient de ces rencontres ; un je ne sais quoi de plus libre en toute la personne, à travers le soin de se tenir et de se composer : un vif, une sorte d’étincelant autour d’eux les distinguait malgré qu’ils en eussent.

Mémoires du duc de Saint-Simon (année 1711), édition Y. Coiraud, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, tome IV, 1993, pp. 70-71.

Questions
1. Lexicologie (2 points)
Étudiez les mots : politiques (ligne 9) ; redoublement (ligne 17)
2. Grammaire (8 points)
a. Les adjectifs qualificatifs, de la ligne 18 (« Ceux qui déjà regardaient… ») jusqu’à la fin du texte. (6 points)
b. Faites toutes les remarques nécessaires sur : « Parmi ces diverses sortes d’affligés, point ou peu de propos ; de conversation nulle ; » (lignes 11-12). (2 points)
3. Stylistique (10 points)
Vous ferez une étude stylistique de ce texte.

2008

Enfin éclata mon premier sentiment d’admiration : il fut provoqué par les applaudissements frénétiques des spectateurs. J’y mêlai les miens en tâchant de les prolonger, afin que, par reconnaissance, la Berma se surpassant, je fusse certain de l’avoir entendue dans un de ses meilleurs jours. Ce qui est du reste curieux, c’est que le moment où se déchaîna cet enthousiasme du public fut, je l’ai su depuis, celui où la Berma a une de ses plus belles trouvailles. Il semble que certaines réalités transcendantes émettent autour d’elles des rayons auxquels la foule est sensible. C’est ainsi que, par exemple, quand un événement se produit, quand à la frontière une armée est en danger, ou battue, ou victorieuse, les nouvelles assez obscures qu’on reçoit et d’où l’homme cultivé ne sait pas tirer grand-chose, excitent dans la foule une émotion qui le surprend et dans laquelle, une fois que les experts l’ont mis au courant de la véritable situation militaire, il reconnaît la perception par le peuple de cette "aura" qui entoure les grands événements et qui peut être visible à des centaines de kilomètres. On apprend la victoire, ou après coup quand la guerre est finie, ou tout de suite par la joie du concierge. On découvre un trait génial du jeu de la Berma huit jours après l’avoir entendue, par la critique, ou sur le coup, par les acclamations du parterre. Mais cette connaissance immédiate de la foule étant mêlée à cent autres toutes erronées, les applaudissement tombaient le plus souvent à faux, sans compter qu’ils étaient mécaniquement soulevés par la force des applaudissements antérieurs, comme dans une tempête, une fois que la mer a été suffisamment remuée, elle continue à grossir, même si le vent ne s’accroît plus. N’importe, au fur et à mesure que j’applaudissais, il me semblait que la Berma avait mieux joué.

Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1918.

Questions
1. Lexicologie (2 points)
Étudiez les mots : se surpassant ; trouvailles.
2. Grammaire (8 points)
   a) Étudiez les constructions du verbe être (6 points)
   b) Faites toutes les remarques que vous jugerez nécessaires sur : « N’importe, au fur et à mesure que j’applaudissais, il me semblait que la Berma avait mieux joué. » (2 points)
3. Stylistique (10 points)
Vous ferez une étude stylistique du texte.

2007

Les Chercheuses de poux
Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles assoient l’enfant devant une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés,
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer ;
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.

Rimbaud, Poésies (1871).

Lexicologie : étude des mots « terribles » et « indolences ».

Grammaire :

a) Étude des formes verbales à l’infinitif et au participe.

b) Remarques sur « Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes ».

2004 à 2006

Télécharger le document pdf

2003

Mme de Chevreuse n’avait plus même de restes de beauté quand je l’ai connue. Je n’ai jamais vu qu’elle en qui la vivacité suppléât le jugement. Elle lui donnait même assez souvent des ouvertures si brillantes, qu’elles paraissaient comme des éclairs ; et si sages, qu’elles n’eussent pas été désavouées par les plus grands hommes de tous les siècles. Ce mérite toutefois ne fut que d’occasion. Si elle fût venue dans un siècle où il n’y eût point eu d’affaires, elle n’eût pas seulement imaginé qu’il y en pût avoir. Si le prieur des chartreux lui eût plu, elle eût été solitaire de bonne foi. M. de Lorraine, qui s’y attacha, la jeta dans les affaires ; le duc de Buchinchan et le comte de Holland l’y entretinrent ; M. de Châteauneuf l’y amusa . Elle s’y abandonna, parce qu’elle s’abandonnait à tout ce qui plaisait à celui qu’elle aimait. Elle aimait sans choix, et purement parce qu’il fallait qu’elle aimât quelqu’un. Il n’était pas même difficile de lui donner, de partie faite, un amant ; mais dès qu’elle l’avait pris, elle l’aimait uniquement et fidèlement. Elle nous a avoué, à Mme de Rhodes et à moi, que par un caprice, ce disait-elle, de la fortune, elle n’avait jamais aimé le mieux ce qu’elle avait estimé le plus, à la réserve toutefois, ajouta-t-elle, du pauvre Buchinchan. Son dévouement à sa passion, que l’on pouvait dire éternelle quoiqu’elle changeât d’objet, n’empêchait pas qu’une mouche ne lui donnât quelquefois des distractions ; mais elle en revenait toujours avec des emportements qui les faisaient trouver agréables. Jamais personne n’a fait moins d’attention sur les périls, et jamais femme n’a eu plus de mépris pour les scrupules et pour les devoirs : elle ne reconnaissait que celui de plaire à son amant.

Cardinal de Retz, Mémoires, seconde partie.

Lexicologie (2 points)

Étudiez les mots : foi ; uniquement.

Grammaire (8 points)

a) Étudiez le morphème de, du début du texte jusqu’à « de bonne foi ». (5 points)

b) Faites les remarques nécessaires sur : « Je n’ai jamais vu qu’elle en qui la vivacité suppléât le jugement. » (3 points)

Stylistique (10 points)

Étude stylistique du texte.

2002

Rendez-vous sur le site fabyanaa.chez.com

2000

Télécharger le fichier [pdf]

1997

Télécharger le fichier [pdf]

Voir aussi :