Anacoluthe
Une anacoluthe est une figure de construction qui consiste en une rupture de la cohésion syntaxique de la phrase. Cette rupture dans la construction d’une phrase, fréquente à l’oral, provoque généralement un effet de surprise.
B. Dupriez, dans son Dictionnaire des procédés littéraires1, décrit l’anacoluthe ainsi : « On commence une phrase et on la finit autrement ».
Exemples littéraires :
- Dans la fable « Le Vieillard et les trois jeunes Hommes » de La Fontaine : « Et pleurés du Vieillard, il grava sur leur marbre / Ce que je viens de raconter. » (→ « pleurés » se rapporte aux trois jeunes hommes = les trois jeunes hommes morts furent pleurés du vieillard qui grava sur leur marbre…).
- Dans les Pensées de Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face du monde en eût été changée. » → changement de sujet grammatical.
- Dans Athalie (acte I, scène 4) de Racine : « Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits / Et ne l’aimer jamais ? » → le verbe « voulez » a deux compléments de nature différente.
1 Article « anacoluthe », éditions 10/18, p. 43.