Fable
Une fable est une histoire imaginaire généralement en vers dont le but est d’illustrer une morale. Héritée de l’Antiquité, la fable a souvent pour héros des animaux, chargés alors de représenter les hommes (Fables de La Fontaine, par exemple). On appelle l’auteur d’une fable un fabuliste.
Au Moyen Âge, de nombreux recueils de fables, appelés isopets, sont constitués.
Termes liés : apologue, fabliau.
Les origines du genre
- Ésope (VIIe – VIe siècle av. J.-C.)
- Phèdre (auteur latin : 15 av. J.-C. – 50 ap. J.-C.)
- Marie de France (seconde partie du XIIe siècle)
- Auteurs du XVIe siècle : Audin, Guillaume Haudent, Gilles Corrozet
La matière de la fable
- Des récits vivants et variés : les récits sont brefs, les décors et les personnages sont présentés rapidement. De plus, l’emploi de mètres différents permet de rendre les textes plus vivants.
- Des personnages variés : des hommes, des animaux, des végétaux et des objets.
- Des descriptions pittoresques.
- Des dialogues.
- Des préceptes que l’on peut retenir facilement (→ visée didactique). Remarque : dans la fable, la moralité n’est pas toujours exprimée, on dit qu’elle est implicite si le lecteur doit la déduire (exemple : « Le Chêne et le Roseau » de La Fontaine).
Fonctions de la fable et raisons du recours à la fable
- Au XVIIe siècle, il s’agit d’éviter la censure : les animaux, eux, peuvent critiquer et être critiqués. → La fable, par l’intermédiaire des animaux, permet de dénoncer les injustices et les abus de la société, mais aussi, plus généralement et de manière satirique, les défauts humains.
- La fable a une finalité didactique et morale : elle permet d’éduquer facilement le lecteur car la fable est un texte généralement court et souvent distrayant.
- L’avantage de la transposition : grâce au symbolisme animalier, le lecteur saisit mieux ce qui est dit et ne se sent pas de prime abord concerné par la moralité.
- Et particulièrement chez La Fontaine, pour plaire : le genre de la fable permet de mêler l’utile à l’agréable.
Citations de La Fontaine
Ainsi ces fables sont un tableau où chacun de nous se trouve dépeint. Ce qu’elles nous représentent confirme les personnes d’âge avancé dans les connaissances que l’usage leur a données, et apprend aux enfants ce qu’il faut qu’ils sachent.
[…] Aristote n’admet dans la fable que les animaux ; il en exclut les hommes et les plantes. Cette règle est moins de nécessité que de bienséance, puisque ni Ésope, ni Phèdre, ni aucun des fabulistes, ne l’a gardée : tout au contraire de la moralité, dont aucun ne se dispense. Que s’il m’est arrivé de le faire, ce n’a été que dans les endroits où elle n’a pu entrer avec grâce, et où il est aisé au lecteur de la suppléer. On ne considère en France que ce qui plaît ; c’est la grande règle, et pour ainsi dire la seule. Je n’ai donc pas cru que ce fût un crime de passer par-dessus les anciennes coutumes lorsque je ne pouvais les mettre en usage sans leur faire tort. […]
Fables, préface.Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons :
Ce qu’ils disent s’adresse à tous tant que nous sommes ;
Je me sers d’animaux pour instruire les hommes.Fables, À Monseigneur le Dauphin.