Frédéric béant a écritDe ma classe de seconde à l'agrégation en passant par l'ENS, je n'ai jamais ni ouvert ni compris l'utilité d'une ouverture et je conseille à mes élèves de s'en passer systématiquement. D'abord, c'est le passage sur lequel reste un correcteur, et quand c'est raté (99% des cas), ce dernier garde une mauvaise impression. Ensuite, très souvent, le candidat écrit "mais", puis écrit n'importe quoi. Bref, on a du mal à voir l'utilité d'une telle pratique, qui n'est décrite dans aucun texte officiel et ne saurait en aucun cas être exigée. Soyez méfiant.
Je ne serais pas aussi catégorique, mais le fait est qu'une mauvaise "ouverture" est pire qu'une absence d'ouverture.
Bien ouvrir, c'est, ou ce devrait être:
- En dissert, montrer qu'on a conscience des tenants et aboutissants du problème, de la façon dont ce que l'on a dit se rattache à un ensemble plus vaste (de thèmes, de sujets, d'oeuvres, de valeurs), et admettre qu'on n'a pas épuisé la question, tout en suggérant éventuellement une piste pour un potentiel prolongement du débat.
- En commentaire, c'est dire en quoi la page est typique (ou atypique!) du reste de l'oeuvre / de l'auteur / du genre, en quoi elle éclaire (ou non) l'ensemble, etc.
L'ouverture est (idéalement) le pendant de "l'amorce" initiale (autre élément du devoir souvent sacrifié): la copie part du général, spécifie vers la question ou l'extrait qui sert de sujet, et refait à la fin la liaison avec le général.
C'est un mouvement très naturel, quand on comprend bien ce dont il s'agit.
Le malheur est qu'il faut parfois beaucoup d'art pour recréer le sentiment du naturel... Surtout quand on a le cerveau formaté par le robotisme de la pédagogie moderne du français!