Je ne pense pas que l'emploi de "disparu" ressortit tant que cela à la langue de bois...
Langue de bois, peut-être pas, mais superstition immémoriale : nommer, c'est appeler, dire cancer c'est appeler le cancer, dire sida, c'est appeler le sida, dire mort c'est appeler la mort.
D'où les formules pudiques : longue et cruelle maladie, disparu.
Disparu est un mauvais équivalent : les disparus sont partis un jour et on n'a plus de leurs nouvelles, on ne sait s'ils sont morts ou vivants. Les morts, on sait très bien qu'ils sont morts, c'est pourquoi la mort est moins cruelle que la disparition, pour les familles.