pallidavictrix
Bonjour tout le monde !
Je me pose deux petites questions quant à ma poursuite d'études et j'imagine que je ne suis pas la seule dans ce cas.
La première question concerne mon état d'hésitation entre l'hypokhâgne et la fac. J'ai de bonnes raisons de choisir l'une comme l'autre : est-il toujours possible, si l'on est accepté en hypokhâgne, de s'inscrire parallèlement dans la filière désirée à l'université ou prend-on le risque de perdre une année ? À l'issue d'une hypokhâgne ratée ou décevante, est-on certain d'être affecté à la licence de son choix ?
La deuxième question n'est pas vraiment une question, c'est plutôt une crainte. J'ai une prof d'histoire qui ne m'apprécie pas. On a tous eu des professeurs notant, comme on dit, "à la tête" et je n'ai jamais eu de chance avec l'histoire (une matière pourtant passionnante). Au début de cette année de Terminale, j'étais nouvelle et j'ai longtemps eu des notes correctes (autour de 15) mais lorsque j'ai déserté le premier rang (en continuant évidemment à écouter et à travailler), elle a cessé de corriger mes devoirs et m'a attribué arbitrairement des notes très, très basses (plutôt en dessous de 5).
Je ne sais pas vraiment comment lutter contre. J'ai la chance d'avoir de bonnes notes dans les autres matières et les félicitations, mais avec moins de 10 en histoire-géographie, nulle prépa ne voudra de moi.
La solution évidente, c'est de choisir la fac, certes. Mais j'avais envie de rester sur une voie "classique"... Justement pour avoir (enfin !) de bons cours d'histoire. (Ce masochisme.)
Merci d'avance :)
keep.smiling
Salut !
Tu vas choisir en début d'année une fac dans laquelle t'inscrire en plus de ton hypokhâgne, dans laquelle tu obtiendras tes équivalences voire vers où tu pourras te rediriger si, décidément, au premier semestre tu t'aperçois que la prépa n'est pas faite pour toi. Tu n'es jamais certaine d'être affectée avec tous tes points à la fac, mais vraiment il faut le vouloir pour ne pas être affectée… Il faut vraiment ne jamais être là et faire preuve de ton désintérêt profond. Avec un peu de bonne volonté, aucun problème.
En histoire en terminale j'étais assez mauvaise, bon je tournais autour de 10, ce n'était pas catastrophique. C'est vrai qu'en dessous de 5 c'est un peu compliqué. Ce qui serait bien ce serait de choisir des prépas qui demandent des lettres de motivation (là où je suis on m'en a demandé une) où tu peux en quelque sorte te justifier de ce ratage sans accuser formellement la prof mais en tentant de mettre l'accent sur les autres disciplines et montrer qu'il s'agit vraiment d'une erreur, par exemple en comparant avec tes notes de première.
De toute façon tu ne perds rien à essayer de mettre des prépas sur APB, sachant que ta fac de secteur, si tu n'es pas acceptée en prépa, devra te prendre.
Musichiarina
Bonsoir,
Comme t'as répondu keep.smiling, il est en effet possible de s'inscrire en hypokhâgne, parallèlement à la fac. De toutes façons, au début de l'hypokhâgne, tu choisies une licence où tu souhaite t'inscrire en cas d' "échec" en hypokhâgne.
Pour ta deuxième question, tout d'abord, si tu as validé tes deux semestres (à l'issu de l'hypokhâgne), tu peux intégrer une grande majorité de L2. Si tu n'as pas validé ton année d'hypokhâgne (en raison de résultats vraiment insuffisants ou d'absences), tu pourras intégrer la licence de ton choix en L1. Néanmoins, il existe certaines filières sélectives où il y a un nombre de places limitées, et donc où il est plus difficile d'aller dans la licence de ton choix.
Pour ce qui est de tes notes en histoire / géographie, il semble important avant tout de régler ces problèmes avec ta prof en allant lui parler, puis / ou en allant en parler à ton professeur principal. Tu pourras néanmoins tenter une "prépa de secteur", moins sélective.
Il est avant tout, fondamental de savoir quels sont tes projets d'orientation pour savoir ce qui te correspondrais le mieux, la prépa ou la fac; selon tes attentes, tes capacités ou tes difficultés et ton rapport à l'autonomie dans le travail. En effet, la fac demande une grande autonomie aux étudiants, tandis que la prépa permet une transition plus "douce" entre le secondaire et le supérieur, tout en restant dans un climat assez familial, contrairement à la fac où il y a davantage d’anonymat. Mais d'un autre côté, la fac te permettra d'approfondir davantage ce que tu souhaiterais étudier, tout en te permettant d'avoir le temps d'approfondir largement tes cours et le reste des domaines d'application de ta licence choisie.
Jean-Luc Picard
pallidavictrix a écrit...avec moins de 10 en histoire-géographie, nulle prépa ne voudra de moi.
Mais si!
Une matière faible n'est en rien rédhibitoire, même pour entrer à Henri IV.
En revanche, si tu penses que tes mauvaises notes sont vraiment dues à un conflit avec ta prof, et que cela n'est pas une excuse que tu as inventée (je n'en sais rien : je ne te connais pas), alors il est temps, comme les autres te l'ont suggéré, de clarifier cette histoire : il faut crever l'abcès (poliment mais nettement) en parlant à ladite prof, ou, si tu n'oses pas, au prof principal. Ou alors, au / à la CPE ou toute personne accessible. Il y en a forcément une.
Au pire, fais intervenir tes parents.
Hesperis
Bonsoir,
Si jamais tu es accepté(e) en hypokhâgne, je te conseille d'y aller, de tenter au moins. C'est réellement une expérience unique : tu y apprends des méthodes solides et le contenu des cours est incroyablement riche. J'y suis cette année, et malgré des périodes difficiles (le concours blanc de décembre, par exemple, ou encore le stress de certaines colles :P) je ne regrette rien - et pourtant, comme toi j'avais douté et hésité l'année dernière. Donc si tu as la possibilité d'essayer, vas-y ! Ton année ne sera pas perdue.
Une moyenne à 10 ne t'empêchera pas d'obtenir une prépa, et même peut-être une bonne prépa. Cela risque d'être plus problématique en revanche si l'appréciation est mauvaise. Dans le cas d'un problème avec un prof, il serait mieux de régler ça, non seulement pour ton bulletin, mais aussi simplement pour que ton année te sois plus agréable - c'est toujours important pour garder la motivation et le goût des études.
pallidavictrix
Merci à tous d'avoir pris le temps de me répondre. Je ne savais pas que l'on s'inscrivait forcément à la fac en parallèle, c'est une bonne nouvelle ! La filière que je souhaite intégrer n'est, effectivement, pas sélective (et certainement peu demandée) donc ce serait parfait. Pour la prépa, en revanche... Je suis à Paris, donc j'hésite vraiment, mais ce n'est pas très important.
Jean-Luc Picard a écritEn revanche, si tu penses que tes mauvaises notes sont vraiment dues à un conflit avec ta prof, et que cela n'est pas une excuse que tu as inventée
Je n'ai pas grand intérêt à vous mentir... Je n'ai jamais eu de très bonnes notes en histoire, mais là, clairement, mon professeur refuse de corriger mes copies :)
Jean-Luc Picard
Bon, eh bien il est temps de régler ce "problème relationnel" ! :)
Ammy
Je suis bien d'accord. S'il n'y a pas d'autres raisons objectives que ton changement de place (mais j'imagine que c'est plus complexe...), je ne comprends pas que tes parents ou toi-même acceptent cette situation ! Il faut régler ce problème qui risque de te porter préjudice pour tes voeux.
Tailys
Bonjour, pour ma part, j'ai un autre problème. J'ai l'ambition d'intégrer une prépa (bien que je ne sois pas sûre pour autant d'y être acceptée, mais je compte bien tenter de toute manière), et ma question est de savoir si c'est vraiment une bonne idée. Si par exemple je souhaite rejoindre par la suite une licence, serais-je en mesure de rattraper les deux précédentes années et d'arriver au niveau de ceux qui les ont faites ? Ma sœur m'expliquait que dans sa fac de lettres modernes, des personnes issues de prépa s'étaient révélées tout à fait incapables de suivre les cours, de traduire des textes de l'ancien français et de rendre des dissertations correctes. Cela a même étonné les profs qui s'attendaient tout de même à ce que ces filles aient un niveau plus qu'acceptable. Je n'ai jamais pu savoir de quelle prépa elles étaient issues (bien que ma sœur étudie sur Lille, alors j'imagine que c'est de Faidherbe ou d'une autre prépa plus ou moins proche), mais du coup ce témoignage m'inquiète, ça me turlupine toujours maintenant, notamment quant à mon choix pour la procédure APB (je ne me sens pas vraiment soutenue par ma famille pour intégrer une prépa, en tout cas pas plus par ma sœur qui, après avoir fréquenté ces filles, essaie de me convaincre que ce n'est sûrement pas une bonne idée).
Comme je ne sais pas trop comment cela se déroule, j'aimerais plus d'informations de la part de ceux et celles qui auraient intégré une L3 (quelle qu'elle soit) après la prépa. Était-ce difficile, aussi ? Le changement d'environnement, les cours à suivre, l'indépendance ? Je n'y suis pas encore mais ça m'aiderait à déterminer mon choix. J'entends divers sons de cloches, d'un côté ceux qui disent que faire une prépa, qu'importe qu'on réussisse ou non, est une expérience utile, et de l'autre ceux qui me demandent si cela me sera réellement utile pour mon avenir et mes projets...
Merci beaucoup pour vos réponses (et demandez-moi de clarifier si je ne me fais pas comprendre) !
Calia
J'ai justement quelques retours d'amies qui, après hypokhâgne et khâgne, sont entrées respectivement en L3 de lettres modernes pour l'une, et L3 double cursus lettres modernes et anglais pour l'autre. Elles avaient toutes deux des résultats moyens en khâgne, et les deux ont pour l'instant des 16/20 à la pelle sans fournir un travail excessif. Ce qui les a le plus déstabilisées, en début d'année, c'était apparemment de ne plus avoir qu'une poignée d'heures de cours, peu de travail en-dehors et beaucoup de temps libre à revendre. Idem pour une autre passée en L3 d'histoire, qui se sentait assez désoeuvrée pour suivre en même temps une L3 de lettres modernes et tant de matières optionnelles en plus qu'elle a presque autant d'heures de cours que nous. Ce ne sont que trois témoignages parmi d'autres, mais j'ai l'impression qu'ils sont pléthore, donc si cela peut te rassurer... :)
Artz
En master, le nombre de khâgneux -en philo du moins- est impressionnant. Pour ne rien dire des résultats de CAPES et d'agrégation. Sans le moindre doute, les khâgneux s'en sortent en général bien. Il est vrai qu'ils ont pris du retard sur des points précis -l'ancien français par exemple-, mais ils ont des acquis méthodologiques importants.
Tout simplement, au moment du CAPES ou de l'agrèg, ceux qui sont issus de la fac affrontent pour la première fois une logique de concours -c'est-à-dire des épreuves où il faut être le meilleur et non pas bon ou très bon-. Les khâgneux baignent dedans depuis des années. Les épreuves des ENS sont très proches des épreuves de ces concours.
Bref, si la seule chose qui te retient de faire une hypokhâgne est la crainte de ne pas pouvoir te remettre à niveau, cette crainte n'est pas avérée.
Ammy
Tailys a écritBonjour, pour ma part, j'ai un autre problème. J'ai l'ambition d'intégrer une prépa (bien que je ne sois pas sûre pour autant d'y être acceptée, mais je compte bien tenter de toute manière), et ma question est de savoir si c'est vraiment une bonne idée. Si par exemple je souhaite rejoindre par la suite une licence, serais-je en mesure de rattraper les deux précédentes années et d'arriver au niveau de ceux qui les ont faites ? Ma sœur m'expliquait que dans sa fac de lettres modernes, des personnes issues de prépa s'étaient révélées tout à fait incapables de suivre les cours, de traduire des textes de l'ancien français et de rendre des dissertations correctes. Cela a même étonné les profs qui s'attendaient tout de même à ce que ces filles aient un niveau plus qu'acceptable. Je n'ai jamais pu savoir de quelle prépa elles étaient issues (bien que ma sœur étudie sur Lille, alors j'imagine que c'est de Faidherbe ou d'une autre prépa plus ou moins proche), mais du coup ce témoignage m'inquiète, ça me turlupine toujours maintenant, notamment quant à mon choix pour la procédure APB (je ne me sens pas vraiment soutenue par ma famille pour intégrer une prépa, en tout cas pas plus par ma sœur qui, après avoir fréquenté ces filles, essaie de me convaincre que ce n'est sûrement pas une bonne idée).
Cela m'étonne beaucoup, ce sont vraiment des exceptions, ou alors c'était sur les tout premiers devoirs le temps de se mettre à niveau dans des matières bien spécifiques comme l'ancien français. Pour ma part, celle de mes camarades de l'époque, et celle des élèves que je croise parfois maintenant, il n'y a vraiment pas de difficultés à rejoindre une licence de lettres modernes après une prépa. Quasiment tous ceux qui sortent de prépa vont en licence à la fac, et je n'ai jamais entendu parler de personnes qui n'étaient pas au niveau en arrivant à la fac. Vraiment ça ne me paraît pas du tout une raison suffisante pour renoncer à la prépa, ce serait dommage si tu as le niveau pour y être acceptée. Les gens qui sortent de prépa représentent un fort pourcentage de ceux qui réussissent les concours par la suite (capes et agrégation) justement parce qu'ils ont un bon niveau et un bon entraînement quand il rejoignent les élèves de fac.
petitdemon
Salut! Je suis justement en L3 à Lyon 2 après une Hk/Kh, et je suis d'accord avec les autres: avoir fait une prépa est un avantage considérable pour continuer ensuite à la fac (méthodes de travail, clarté d'expression, méthode de la dissertation et du commentaire de texte). Je vois une vraie différence de rigueur entre ceux qui sortent de prépa et ceux qui ont commencé la fac en L1 quand des élèves passent à l'oral en TD par exemple (ça sonne un peu prétentieux, il ne faut pas trop généraliser non plus, mais pour ce type d'exercice, la prépa apporte clairement une formation plus soutenue à cause de la fréquence des exercices à l'écrit comme à l'oral, alors que tu n'as que peu d'occasions de t'entraîner à la fac). Ce que tu racontes à propos de ta soeur est assez surprenant, mais j'ai peut-être une explication: en fait, tout dépend de la politique de la fac à l'égard des prépas: les matières étudiées à la fac sont tout de même différentes (grammaire, grammaire historique ou "ancien français", etc.). Certaines facs font le choix d'attendre la L3 pour commencer ces matières, afin de ne pas "perdre" les élèves de prépa qu'ils savent très bien formés à la dissertation et l'explication de texte, mais qui n'ont jamais fait d'ancien français, matière beaucoup plus technique, qui demande un travail de "par coeur", etc. Cela peut être aussi une question de tempérament: ces matières très "techniques" de la fac peuvent ne pas plaire à des élèves de prépa, qui peuvent juger que "la grammaire et la phonétique historique, ce n'est pas aussi profond et exaltant que la littérature", et se décourager pour les travailler. Or ce sont aussi des matières qui font partie des études de lettres - la polyvalence de la prépa (seulement 5h de lettres en hk, 11h en khâgne spé lettres) implique des choix parmi les exercices travaillés et les sous-disciplines enseignées.
Renseigne-toi simplement sur la politique d'une fac pour les prépas arrivant en L3 (à Lyon par exemple, Lyon 2 ne commence l'ancien français qu'en L3, alors que Lyon 3 commence en L2; certaines facs accueillent plus d'anciens khâgneux que d'autres: la Sorbonne récupère toutes les prépas parisiennes, etc.). Pour moi, je te dirais de ne pas hésiter: la formation en prépa est absolument géniale, et la barre est placée beaucoup plus haut qu'à la fac (on te demande vraiment de réfléchir par toi-même, de mener un raisonnement complexe sur des questions intéressantes). Inconvénient par rapport à la fac (ou avantage?): tu fais plusieurs matières en même temps, donc tu peux avoir l'impression de ne pas consacrer assez de temps à ta matière préférée (moins de temps pour lire par exemple).
Pour ta famille, montre-leur que la prépa correspond à tes goûts et à ta manière de travailler. Ce serait dommage de passer à côté de la richesse de cette formation simplement parce qu'elle est un peu moins connue, y compris souvent par les professeurs eux-mêmes (ou bien jugée élitiste et destinée seulement aux milieux favorisés, etc).
AntoineParis
Chère Tailys,
Je dirais que tout dépend de ce que tu as envie d'étudier. Sais-tu véritablement la discipline à laquelle tu veux consacrer tes études ? Si tel n'est pas le cas, faire une ou deux années d'études littéraires généralistes avec toutes les disciplines peut en effet t'aider à faire ton choix, à reculer l'échéance.
Si jamais par contre, tu es certaine de la discipline que tu as envie d'étudier, tu peux te diriger vers une licence universitaire où tu ne feras que cette discipline. Si tu es déjà une bonne élève dans le secondaire, tu n'auras aucune difficulté à l'université. Il faut simplement apprendre à travailler seul, ne pas se laisser dépasser par l'absence totale d'encadrement - ce qui n'est pas toujours évident quand on a 17 ou 18 ans en sortant du lycée où l'on est complètement materné.
L'université t'apportera toutes les connaissances nécessaires pour les concours de l'enseignement, elle ne forme même pour dire qu'à cela, et tu n'auras rien à "rattraper" plus tard (mais c'est rattrapable si on s'y met de toute façon). Je parle pour les lettres modernes, ma discipline, j'ai fait de l'ancien français en L2 et en L3 et du français moderne (grammaire, stylistique, lexicologie) de la L1 à la L3, ce qui m'a apporté les connaissances nécessaires pour préparer les concours en toute sérénité.
L'inconvénient de l'université, c'est sans doute sa capacité à ne te laisser rien faire et donc à échouer si tu ne sais pas te débrouiller tout seul. Mais si tu es motivée, le mythe du "un seul partiel" à la fin du semestre pour valider ta matière n'existe pas. Libre à toi de rendre les devoirs proposés, de faire un exposé, mais en effet ils ne te seront pas imposés. Personnellement, j'ai toujours rendu au moins deux DM et passé un devoir sur table, avant l'examen final, ce qui te fait quand même 4 notes environ pour valider ta matière, tu es donc bien entraîné régulièrement, mais personne ne te forcera à le faire. C'est à toi d'aller toute seule à la bibliothèque, lire les bibliographies, refaire les exercices proposés.
Si jamais tu ne te sens pas prête à affronter cette solitude face au travail, il est je crois plus sage de faire une hypokhâgne.
L'avantage de l'université par contre, et qu'elle te fait étudier tous les aspects de ta discipline. Je suis en recherches en langue française (ce qui est délaissé en gros par les prépas littéraires), et je préfère largement l'approche du texte littéraire en langue française qu'en littérature française. Je suis dingue de stylistique, j'ai un profil beaucoup plus technique que mes camarades en recherches en littérature, et si j'avais fait une CPGE, je n'aurais sans doute jamais fait de recherches en stylistique à l'UFR de langue française. A l'université, j'ai découvert la grammaire du français moderne, la phonétique historique, et j'ai adoré ça ! Et mon bon travail m'a permis d'être repéré par des enseignants de cet UFR qui m'ont proposé un poste de vacataire. Aujourd'hui, et c'était déjà le cas en L3, je ne me sens pas moins bon, ou moins bien entraîné, que les anciens khâgneux. Par contre, oui, nous devons être une petite vingtaine dans tout Paris IV en recherches en lettres (sur 300 environ), à être là depuis la L1...
Tailys
Merci beaucoup pour vos réponses si détaillées ! En effet, elles m'éclaircissent beaucoup plus.
petitdemon : il me semble qu'à la fac Lille 3 ils commencent l'étude de l'ancien français vers la première année, à moins que ce ne soit un peu plus tard. Mais ma sœur en parlait déjà bien avant. De plus, comme tu l'as dit, la prépa est assez mal connue dans ma famille, il y a pas mal de préjugés comme la difficulté (je ne dis pas qu'il n'y en a pas, évidemment que si, mais ils avaient tous l'air de me dire que je me rendais au casse-pipe), la localisation (bien avant de nous renseigner, ma mère ignorait complètement qu'il y avait des prépas littéraires ailleurs qu'à Paris, et ça ne nous emballait pas trop de me laisser étudier là-bas), et ce que cela allait m'apporter : mes parents étaient persuadés qu'il fallait avoir un projet professionnel précis pour s'y rendre, au contraire de la fac qui te permet de mûrir ton projet. Le reste de la famille a même mis en doute mon ambition, en se demandant si je ne tentais pas quelque chose de trop ambitieux pour ce que je pourrais faire (du côté maternel on ne se complique pas la tâche, tant qu'on a un boulot et qu'il paye bien, on ne demande rien de plus). Mais j'ai pris le temps de me renseigner à partir de l'année dernière et la plupart des préjugés ont été faussés, bien heureusement. Après reste la question du niveau, et surtout du caractère. Je suis quelqu'un d'anxieux, je me laisse parfois facilement décourager mais j'essaie d'aller jusqu'au bout de mon travail, quand bien même il devrait être bâclé - bon, pas la meilleure chose à faire, c'est vrai.
AntoineParis : Comme j'ai dû le sous-entendre plus tôt, je n'ai pas de projet professionnel précis. Je songe au métier de bibliothécaire, mais je n'aime pas trop l'idée de me spécialiser là-dedans, j'aurais l'impression de me fermer toutes les portes si jamais il me prend l'envie de changer d'orientation. En gros, le domaine du livre me passionne, c'est dans ce domaine que je me vois mieux travailler puisque c'est ma prédilection, même si j'aime aussi bien les arts (de toutes sortes) et l'Histoire. En plus j'ai un petit faible pour la philosophie.
C'est vrai que m'accorder deux années de plus pour mûrir mon projet professionnel me serait profitable. Pour le moment je reste vigilante puisque l'année de terminale est cruciale et je ne voudrais pas me rendre compte au dernier moment que j'aurais pu faire tel truc au lieu de me diriger dans une autre filière...
C'est vrai que dans mon lycée, qui est privé, les élèves ont tendance à être "maternés" : nous avons des heures de présence obligatoires jusqu'à certaines heures, et nous n'avons pas le droit de sortir avant, même en apportant un mot des parents. Il n'y a que depuis cette année que cette règle me gêne vraiment : quand on a 18 ans, on estime avoir un peu plus droit de décider par soi-même, même si évidemment tout le monde ne sera pas d'accord avec moi parce que justement je pense avec la mentalité d'une ado de 18 ans...
Je n'ai pas de problème pour travailler seule, je fais le travail qu'on me demande et parfois des recherches à côté histoire d'être sûre. Puis, je ne suis pas très douée pour le travail de groupe. Quoique ça dépend de la ou les personnes, si le courant passe entre nous, si elles sont autant voire plus travailleuses que moi (mine de rien ça motive à se donner à fond), on peut faire un carton. En revanche, si mon partenaire ne fait rien, et j'en ai fait la douloureuse expérience, je coule à trop vouloir le solliciter...
Et je sais que s'il y a si peu d'heures à l'université (comme je l'ai vu sur l'emploi du temps de première année de ma sœur en Lettres Modernes), c'est en grande partie pour laisser une place au travail personnel, et ça ne me déplaît pas.
[supprimé]
Bonjour,
J'hésite entre une licence de lettres classiques (mes professeurs de latin m'ont fait découvrir le grec ancien) et une hypokhâgne (les autres matières littéraires me plaisent beaucoup). Quel début de parcours est le plus en adéquation avec les concours d'enseignement (notamment les agrégations spécifiques aux lettres classiques), la plus instructive et la plus performante ? Les deux s'équivalent-ils ? Ou vaut-il mieux les combiner ?
petitdemon
Bonjour,
Personnellement, je suis passée par un prépa, mais LSH (la place du latin était réduite), spécialité lettres modernes. J'ai beaucoup d'ami⋅e⋅s qui sont passé⋅e⋅s par une hypokhâgne/khâgne A/L (préparation du concours de l'ens Paris, "ulm"), et la formation en latin est très soutenue, puisqu'il s'agit théoriquement (en cas d'admissibilité) de se préparer à passer un oral sans dictionnaire, et du moins, à faire de très bonnes versions sur table pour les épreuves écrites. Toutes les prépas ne proposent pas le grec, mais il suffit de se renseigner! Tu choisis une option en khâgne pour le concours (lettres modernes, géographie, histoire, philosophie, lettres classiques): si tu veux centrer ta formation sur les lettres classiques, c'est idéal.
La formation en prépa apporte une grande diversité de matières, qui permettent d'avoir de très bonnes bases en sciences humaines et en littérature, avant de poursuivre à l'université (en L3 ou en M1) ou avec un peu de chance dans une ENS (donc tu seras de toute manière amené à combiner les deux enseignements). Par rapport à un parcours L1/L2 à l'université (que je ne connais pas) je pense qu'en prépa, même s'il y a beaucoup d'autres matières à travailler, tu bénéficieras d'un accompagnement de la part de tes profs, d'une exigence et d'un nombre d'entraînements (DM, devoirs écrits et oraux) supérieurs, même avec un peu moins d'heures de latin et grec qu'à la fac.
Pour la préparation de l'agrégation, le concours des ENS est de toute manière conçu comme une petite agrégation, mais pluridisciplinaire au lieu d'être spécialisée.
Voilà, mon avis est un peu orienté, désolée :) En bref: si tu es attiré par toutes les matières de l'hypokhâgne, n'hésite surtout pas à t'y diriger par crainte de faire moins de latin et de grec, l'enseignement de ces deux matières sera sûrement tout aussi poussé! Si en revanche tu n'as pas envie de bosser en plus à fond d'autres matières à côté, l'université offre aussi plus de temps personnel et de liberté dans ton apprentissage...
J'espère que ma réponse t'aidera! Bonne continuation!
[supprimé]
Je suis d'accord avec petitdemon (de plus, en khâgne, si tu prends la spécialité LC tu feras 8h de langues anciennes de façon très poussée). Et pour les concours de l'enseignement, c'est toujours un gros plus d'avoir fait une prépa, parce que ça oblige à faire des devoirs plus souvent, à s'habituer à avoir un rythme de travail plus soutenu, à acquérir plus vite les méthodes...
[supprimé]
Merci petitdemon et Sohanelle de ces précisions ! Vous m'avez confirmé dans mon choix de faire une prépa.
Les avis des sorbonnards restent les bienvenus.
Laoshi
...Des sorbonnards seulement ?
Les autres...euh...ils n'existent pas...
.....
Le concours des ENS est de toute manière conçu comme une petite agrégation
Il est bien plus difficile que l'agrégation et ne saurait être appelé
petite agrégation.