Bonjour,
Je suis actuellement en 1°L et je dois rendre pour la semaine prochaine un commentaire composé sur le poème de Victor Hugo :
Demain, dès l'aube.
Or, voilà, dans l'année, on a fait seulement un commentaire et je crains ne pas avoir acquéri la méthode nécessaire pour un tel exercice. Le bac de français est proche et je mets sincèrement mes capacités en doute.
Je me propose donc de mettre ici mon commentaire composé et espère que quelqu'un pourra le juger, mais également me prodiguer des conseils.
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
5 Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
10 Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo est un écrivain du XIXe siècle. Chef de file du Romantisme, il s'oppose à la rigueur des Classiques et au rationalisme des Lumières. Il prône le lyrisme, c'est-à-dire l'expression des sentiments intérieurs, l'exaltation du "Moi" et des thèmes comme la Nature, la fuite du temps, l'Histoire et l'Orient. Le Romantisme est également un moyen pour l'auteur d'exprimer son "Mal du siècle". En effet, Hugo s'impose comme le "guilde" du peuple et manifeste son opposition envers Napoléon III.
Dans ce poème écrit en alexandrins, Hugo se remémore un passage douloureux de sa vie : la mort de sa fille Léopoldine. Le lyrisme exacerbé de l'auteur accompagne des thèmes comme la Nature et la fuite du temps.
Nous analyserons en quoi ce poème est un exutoire des passions de l'auteur
Dans une première partie, nous étudierons le parcours symbolique de l'auteur pour retrouver sa fille avant d'analyser le lyrisme qui s'en dégage.
Tout d'abord, Hugo nous livre un voyage mystique pour retrouver la femme qu'il aime. Le parcours qu'il établit s'effectue dans le temps et l'espace et la pugnacité qu'il montre accentue sa vive détermination à accomplir cette quête.
L'auteur exprime l'amour qu'il voue à sa fille à travers les nombreux lieux qu'il parcourt. En effet, il utilise une anaphore au vers 3 : "J'irai par la forêt, j'irai par la montagne" pour insister sur son renoncement, son unique objectif : celui de retrouver celle qu'il l'aime. Ça met également en relief le parcours difficile, sauvage, qu'il entreprend. L'auteur parcourt toute la terre pour retrouver sa fille, car le décor jusque-là terrestre, laisse place à un décor maritime dès la troisième strophe avec l'utilisation d'une synecdoque ("les voiles au loin descendant vers Harfleur" vers 10). Ainsi, l'auteur en évoquant la diversité des lieux qu'il rencontre, tantôt terrestres, tantôt maritimes, exacerbe ses sentiments.
L'auteur réalise également un voyage dans le temps. Il emploie une répétition de trois compléments circonstanciels de temps dès le premier vers "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne" ce qui reflète d'une insistance sur le moment du départ. De plus, le rythme ternaire accentue l'importance du départ, du voyage et de l'arrivé. Le voyage de Victor Hugo est donc initiatique. Enfin, cette quête dure toute une journée : elle commence le matin et se finit le soir comme le prouve la métaphore du vers 9 : "l'or du soir qui tombe". L'auteur met donc sa vie entre parenthèse pour retrouver sa fille. Cette fuite du temps est caractéristique du Romantisme dont l'auteur est le précurseur.
Enfin, Hugo fait preuve d'une grande pugnacité, force pour aller au bout de cette quête. Sa détermination est exprimée à travers des verbes conjugués au futur simple : « Je partirai » (vers 2); « J'irai » vers 3, « Je marcherai » (vers 5), « Je ne regarderai » (vers 9). Ces verbes ont une valeur injonctive : l'auteur considère ce périple comme une obligation. Le parallélisme du vers 6 : « Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit » montre la focalisation exclusive de l'auteur sur son voyage. Il ne veut rien voir en dehors de son périple et ne se laisse pas perturber par les détails.
Je publie que l'introduction et la première partie. La 2éme partie reprend le même schéma dans la construction que la première et la conclusion est comprise.