hossmart
Bonjour! Je suis actuellement en deuxième année de prépa littéraire, je compte cuber pour essayer d'avoir l'ENS, et si je ne l'ai pas, j'aimerais entrer à l'ESIT afin de poursuivre mes études en traduction. Cependant, j'ai récolté quelques informations sur différents sites qui disent que le domaine de la traduction est plutôt bouché, la situation du traducteur serait précaire, l'insertion en premier lieu est difficile... Savez-vous si c'est le cas quand on sort de l'ESIT? Comme c'est une grande école, c'est peut-être un peu plus facile question insertion et évolution professionnelle? J'hésite à me lancer dans la traduction sans savoir si il y a réellement des débouchés ^^
Merci!
Scipione
Bonjour hossmart.
Bien que je ne sois pas expert, je peux te dire avec quasi certitude que les débouchés dans le domaine de la traduction s'amenuisent de plus en plus. Je travaille dans une institution publique internationale à l'étranger qui a fermé son service de traduction l'an dernier après en avoir réduit drastiquement les effectifs depuis 7 ou 8 ans. A ma connaissance, parmi les organismes publics internationaux, il n'y a guère plus que la Banque Centrale Européenne qui maintient des effectifs pléthoriques en matière de traduction, en vertu de ses statuts.
Maintenant, il faudrait savoir dans quelle spécialisation de la traduction tu souhairais travailler. Il existe en effet des niches (par exemple la traduction d'ouvrages techniques ou scientifiques) qui offrent encore des perspectives intéressantes; mais bon, il faut aimer...
Pour le reste, j'ai gardé des contacts avec une amie qui travaillait au service traduction de mon organisme et est maintenant installée à Londres en "free-lance". Et bien même à Londres, ce n'est pas folichon. Elle a du boulot, certes, car elle travaille dans le domaine de la traduction économique qui reste encore assez porteur, mais elle est payée au lance-pierre (heureusement pour elle, elle a un mari qui gagne très bien sa vie).
Tu pourrais aussi devenir salariée dans une entreprise de traduction. Beaucoup en effet profitent du fait que cette activité est de plus en plus sous-traitée - l'offre se rétrécit et se concentre sur une poignée d'entreprises qui bénéficient des besoins résiduels en matière de traduction des entreprises et organismes qui se sont séparés de cette activité - mais d'après ce que j'ai entendu, c'est un peu le bagne: les délais de traduction sont souvent très courts, la matière à traduire inintéressante, et les salaires assez maigres. C'est pourquoi beaucoup préfèrent le statuts d'indépendant, avec tous les aléas qu'il comporte.
La situation devient différente quand tu arrives à te faire un nom et des relations qui te procurent un travail régulier et récurrent; mais c'est un peu comme gagner au loto...
hossmart
Merci beaucoup pour cette réponse!
C'est bien ce que je pensais... Pas très encourageant comme perspective, mais bon.
Pour ce qui est de la spécialisation, j'adorerais être traductrice littéraire, mais là je ne me fais aucune illusion! Je sais juste que je n'aimerais pas traduire de documents techniques.
Je vais sûrement continuer à me renseigner, mais j'espère vraiment avoir le concours de l'ENS, cela me faciliterait la tâche!
Je m'étais également renseignée sur les entreprises de traduction et en effet, cela n'est pas très attrayant. Et puis avec le développement de l'outil informatique, tout ça perd énormément en dynamisme...
Merci encore pour cette réponse.
Breezy
Bonjour Hossmart,
J'ai été étudiante à l'ESIT il y a deux ans pour un Master 1 de Traduction (que je n'ai pas terminé) et à l'époque en effet des rumeurs circulaient parmi les étudiants, selon quoi les débouchés de la traduction commençaient à se raréfier, ou du moins à se précariser. Certains de mes condisciples en étaient d'autant plus affectés qu'ils avaient choisi cette voie avec l'espoir d'un avenir professionnel plus ou moins assuré.
Ceci dit, d'après ce que j'ai pu en juger à l'époque :
- en comparaison d'autres voies "littéraires" comme l'édition ou le journalisme, la traduction offre déjà largement plus de débouchés
- certains domaines de la traduction spécialisée sont encore très recherchés comme l'a souligné Scipione - un professeur de l'école nous avait ainsi encouragé à nous spécialiser en traduction juridique, pour des débouchés plus sûrs et mieux payés
- un étudiant diplômé de l'ESIT a sans doute beaucoup plus de chance de son côté pour trouver du travail, en vu de la renommée de l'école, du réseau qu'elle forme, et des stages parfois prestigieux qu'elle permet d'effectuer (certains de mes amis avaient ainsi trouvé dès la première année un stage à l'OCDE ou à l'UNESCO).
Après bien sûr je pense que comme tout métier la traduction nécessite pas mal de motivation personnelle - que personnellement je n'avais pas, ayant remporté le concours un peu par chance à 20 ans. Je rêvais de traduire des oeuvres littéraires et me suis retrouvée un peu perdue dans toutes ces matières techniques :)
N'hésites pas si tu as d'autres questions sur l'ESIT (concours, etc...)
Bon courage !
Breezy