Bonjour à tous,
(j'espère poster dans la bonne section)
Vous êtes nombreux à connaître le célèbre quatrain :
« Prends un siège, Cinna, assieds-toi par terre,
Et si tu veux parler, commence par te taire.
Ton nom est invaincu et non pas invincible
Et mon pied dans ton c** reste chose possible/n’est pas chose impossible ».
La sagesse populaire l’attribue à Raymond Rua, .
B. Cinna, parodie en 5 actes et en bônois de la tragédie de Corneille "Cinna", paru en 1970 chez Lienhart et Cie, mais c’est tout-à-fait faux :rolleyes: :
Etant curieux, je suis allé à la BM de Lyon qui compte le second exemplaire référencé que j’aie trouvé (le premier se trouve dans la réserve de la BNF, c’est le dépôt légal, il est encore plus pénible à dégotter) et j’ai lu ce qu’il y avait à lire et reproduit ce qu’il y avait à reproduire, et voici ce que l’on trouve dans l’acte V scène 1, qui parodie le texte de Corneille :D :
«
AUGUSTE
Prends un siège, Cinna, prends, et sur toute chose
Observe exactement la loi que je t'impose :
Prête, sans me troubler, l'oreille à mes discours ;
D'aucun mot, d'aucun cri, n'en interromps le cours ;
Tiens ta langue captive ; et si ce grand silence
À ton émotion fait quelque violence,
Tu pourras me répondre après tout à loisir :
Sur ce point seulement contente mon désir. »
«
ZOZèPHE
Ma reste pas debout, qu’on parle en camarades ;
Assis-toi, B. Cinna, prends-toi le siège en or.
B. CINNA
Si t te prends un siège, ô B. Cinna, ti es mort.
Il va te faire un coup comme on dit dans Corneille :
Et vas-y qu’i’ te parle et toi tu tends l’oreille ;
Un doux murmure il court dans le vent de sa voix,
Tu croirais que le son di cor est dans les bois,
Rien que c’est lui qui tchatche… et à la fin : nèïèque. (...) »
(oui, « Cinna bis » est devenu « B. Cinna » et Auguste est devenu Zozèphe, maire de Bône, auquel il faut faire payer son inzustice.)
Alors autant j’adore débusquer les mythes, autant ma curiosité reste cruellement insatisfaite.
Auriez-vous une idée d’où trouver l’origine de cette citation ? Des auteurs à proposer ?
J’ai cherché du côté de Reboux et Muller, « A la manière de », mais sauf erreur de ma part, ils ne sont pas attaqués à Corneille.
On me dit que Pierre Dac aurait parodié Phèdre : sauriez-vous s’il s’est attaqué à Cinna ?