ricardo a écritS'avérer = se révéler vrai, donc, suivi de faux est ...fautif ;)
https://www.cnrtl.fr/definition/av%C3%A9rer
Rem 1-
Il en va de même pour les expressions pléonastiques comme " s'avérer vrai, s'avérer exact".
Salut Ricardo !
Il me semblait bien que certains grammairiens ne condamnaient pas
s'avérer vrai et
s'avérer faux. Après recherches, je constate en effet que si nombre de spécialistes de la langue critiquent ces constructions,
certains, et non des moindres, ne les condamnent nullement.
1. C'est le cas de M. Grevisse et d'A. Goosse, dans Le bon usage, § 243 :
D'ailleurs, des auteurs du premier rang, notamment des académiciens, ne suivent pas cette exclusion [celle de l'Ac.] justifiable seulement au nom de l’étymologie : Bien que ses calculs s’avérassent faux sans jamais d’exception (Montherl., Hist. d’amour de la Rose des sables, p. 107).
Autres ex. : Mauriac, cit. Georgin, Code du bon lang., p. 74* ; A. Breton, Point du jour, Id., p. 174 ;Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, Id., p. 227 ; Yourcenar, Mém. d’Hadrien, p. 44 ;Déon, Taxi mauve, p. 168 ; etc.
* Les vues de l'homme s'avèrent toujours fausses.
2. Tel est aussi le cas de J. Hanse, dans son dictionnaire des difficultés (3e éd., 1994, p. 137 et 138).
Le sens de
s'avérer étant bien établi [selon cet éminent grammairien, ce verbe pron. signifie "se montrer à la lumière de l'expérience ou de la réflexion, se révéler réellement", et ne s'emploie plus dans son sens originel : "se faire reconnaître comme vrai, se vérifier"**,
Hanse
ne voit rien d'anormal, en soi, à dire s'avérer faux, ni même s'avérer vrai, puisque s'avérer ne signifie plus "se faire reconnaître pour vrai".
Il signale aussi que "d'excellents écrivains ont employé s'avérer faux.
**
On ne dit plus : cette nouvelle s'avère (Hanse).
Toutefois, admettant que l'oreille peut encore établir un rapport entre
s'avérer et
vrai, il dit qu'il évite d'employer
s'avérer vrai et
s'avérer faux, tout en ajoutant :
mais c'est une affaire de style et je me refuse à condamner comme illogique s'avérer faux (non-sens, dit l'Ac.). Est-ce plus illogique que s'avérer impuissant, inefficace ou illusoire [...] ?
(C'est moi qui ai graissé.)
Ma conclusion
J'évite d'utiliser
s'avérer vrai/faux/exact/inexact afin de ne pas risquer fortement de prêter le flanc à la critique (sauf si je sais que mon interlocuteur sait que ces expressions peuvent ne pas être considérées comme incorrectes). J'emploie
apparaître, se révéler. Je ne les juge pas pour autant fautives, compte tenu de ce qui précède et, en particulier, du sens moderne (= actuel) de
s'avérer.