Bonjour,
Le « dativus sympatheticus » traduit par le « datif de sympathie » est en fait une sous-catégorie du « datif de possession », défendue par certains linguistes. Ce « dativus sympatheticus » se rencontre lorsque il y a une relation entre deux « termes » : le « possesseur » appelé le « TOUT » d’une part et les « PARTIES » considérées comme inaliénables d’autre part. D’où la notion de « possession inaliénable »
Ainsi chez Virgile : Ast illi solvuntur frigore membra vitaque cum gemitu fugit indignata sub umbras (Enéide XII, 950) : « illi » est le dativus sympatheticus, le possesseur ( le TOUT) et « membra » la partie inaliénable du Tout
: tibi netenerasglaciessecetasperaplantas! TIBI...PLANTAS
(Buc, 10,49)
Chez Pétrone : Patrono meoossabenequiescant,(Pétrone, 39,4) PATRONO...OSSA
Chez Plaute : puer paedagogo tabula disrumpit caput (Bac, 441): PAEDAGOGO...CAPUT
Il en va de même pour Virgile :
monstrum horrendum, ingens, cui, quot sunt corpore plumae
tot uigiles oculi subter, mirabile dictu,
tot linguae, totidem ora sonant, tot subrigit aures.
« Cui »( « Fama ») est le « TOUT » ; « plumae, oculi.. etc » en sont les parties inaliénables.
Certains estiment que la relation de « possession inaliénable » peut aussi s’exprimer
- Par un double accusatif : du possesseur et des parties inaliénables :
dic ut TE in quaestu tuo Venus eradicat CAPUT atque AETATEM tuam ( Plaute,Rud.1345-1346)
Sed LATAGUM saxo atque ingenti fragmine montis occupat OS FACIEMQUE adversam (Virgile, Enéide, X,698-699)
- Par l’accusatif du possesseur ( le TOUT) et l’ablatif de la partie inaliénable : teneo AURIBUS LUPUM. (Térence., Phorm. 506)- Je tiens le loup par les oreilles.