Bonsoir,
Avec un datif, suppono signifie « placer en-dessous, soumettre, mettre à la place de. » Considérer furto comme un datif de furtUm-i = « le larcin, la ruse, l’adultère» dépendant de supposta ( « soumise à un adultère ») me semble, sans exclure totalement l’hypothèse , compliqué, difficile à admettre. Si nous faisons le choix de furto venant de furtum, on pourrait plutôt en faire un ablatif et traduire par « soumise par la ruse »
Les dictionnaires Gaffiot et Forcellini choisissent, à propos de ce passage, d’en faire un adverbe « subrepticement », que l’on rencontre aussi chez Virgile, Enéide, IV, 337 où furto est clairement un adverbe.
En fait c’est le vers 24 qui dans sa totalité est (volontairement ?) ambigu. Les traducteurs et commentateurs le montrent bien :
hic crudelisamortauri, suppostaquefurto : à quel nom s’accorde crudelis ? Selon les uns à amor, selon les autres à tauri.
Virgile (Buc, VI,50) emploiera les termes turpis concubitus- accouplements honteux pour nommer indirectement l’union de Pasiphaé au taureau blanc ce qui inciterait à traduire supposta par « couverte, montée » ; concubitus désigne chez Virgile l’accouplement des abeilles .(Géorg, 4,198)
A propos de supposta certains parlent de « posture dégradante, soumission scandaleuse, pleine déchéance » .
A titre d’information certains auteurs grecs , pour parler de l’union entre Pasiphaé et le taureau utilisent des formes telles que μιγεῖσαν = s’unir/ βοΐ συνῆλθεν = s’accoupler au taureau/ μείξειε ταυρείῳ/ επιβαίνω= saillir .
Bref...