Bonjour, vous mentionnez Morrisset § 251 pour proposer l’éventualité d’un « sui » à la place de « eius ». « Sui » serait ainsi, je suppose , le nominatif pl de « suus » et non le gén sg de « se ». Je ne connais pas la grammaire de Morrisset mais sans doute admet-il avec d’autres qu’il y a flottement quant à l’emploi en latin des « réfléchis/non- réfléchis » au vu des particularités d’emploi : ainsi « suus » est utilisé à la place du non-réfléchi pour marquer une opposition, ou une insistance, ou dans une réduction d’expression équivalant à une subordonnée ( l’exemple que vous citez « defendam equitem… » , tiré de Cicéron -voir ci-après- est donné à propos de cette « réduction d’expression » et équivaut à « …chevalier romain QUI EST BIEN CONNU DANS SON MUNICIPE » (https://www.societedesagreges.net/wp-content/uploads/2019/07/Billoret-074-123-Pronoms-pronoms-adjectifs-adj) .
Erat enim Romae summa copia patronorum, hominum eloquentissimorum atque amplissimorum, quorum certe aliquis defendisset equitem Romanum, in municipio suo nobilem, si honeste putaset eius modi causam posse defendi : En effet, il y avait à Rome une foule d’orateurs aussi distingués par leur haut rang que par leur éloquence, qui n’auraient pas refusé de défendre un chevalier romain, l’un des premiers de sa ville, si aucun d’eux avait pensé que l’honneur permît d’embrasser une telle cause. ( Cic, Pro Cluentio, XXXIX)
La règle de base est que le latin n’utilise pas les possessifs lorsque le contexte est clair. N’est-ce pas le cas ici ? Pour avoir lu comme Jehan (24 avril) le chapitre XXI de Gargantua, il me semble qu’il n’y a aucune équivoque possible et que on peut traduire "ses anciens précepteurs" par « priores magistri » sans ajouter ni « sui » ni « eius ».