namasté30
"Tant qu'à faire" n'est-il pas un barbarisme ou une faute de français ?
Un intermédiaire entre "autant que faire se peut" et "quant à faire" (qui me semble être l'expression correcte).
Par exemple :"Tant qu'à faire de se taire" : "quant à s'obliger de se taire" .
Bonjour à tous.
Ce message, envoyé récemment à un responsable d'un site, m'a valu la réponse que l'expression se trouvait dans l'édition récente du Grevisse (que je n'ai pas).
Je ne l'ai retrouvée ni dans le Littré ni le Robert ni le Larousse, même pour la juger fautive.
La question posée sur le site de l'Académie Française n'a pas amené de réponse.
Vote avis ?
Muriel
Bonsoir Namasté,
En attendant que quelqu'un vous cite Grevisse, voyez
ici.
Muriel
[supprimé]
Bonsoir !
ça n'a pas vraiment le même sens
Quant à rester chez moi par beau temps, n'y comptez pas ! (pour ce qui est rester chez moi par beau temps, n'y comptez pas)
Tant qu'à devoir rester chez soi, autant que ce soit par des jours pluvieux (puisqu'on est obligé de rester chez soi, autant que ce soit par des jours pluvieux)
namasté30
Bonsoir Léah
Merci pour votre opinion.
Bien sûr, cela n'a pas le même sens.
Votre expression : "Tant qu'à devoir rester chez soi, autant que ce soit par des jours pluvieux (puisqu'on est obligé de rester chez soi, autant que ce soit par des jours pluvieux)"
est calquée, me semble-t-il, sur le latin : tantum ... quantum (tant qu'à ... autant que).
Mais je ne suis pas sûr que la phrase : "Tant qu'à rester chez moi, je vais faire une réussite" soit du meilleur français, même si la locution est courante. Je préfère "A rester chez moi puisqu'il pleut..." ou" Puisque je dois rester chez moi..."
Merci et à suivre
[supprimé]
Je ne peux te répondre sur le latin, n'en ayant jamais fait... c'est donc un hasard :)
Edy
Bonsoir !
QUANT A FAIRE = Pour ce qui est de faire.
(Ou un autre infinitif.)
TANT QU'A + infinitif.
Le Petit Robert mentionne cette expression, sans indication de niveau.
Il la qualifie de courante, pour "à tant faire que de".
Signification :
Tant qu'à faire = Puisqu'il faut faire.
* Tant qu'à m'ennuyer, je préfère que ce ne soit pas avec M. (Gide)
* Tant qu'à faire, faites-le bien.
A propos de "tant qu'à faire" ou un autre infinitif, Grevisse écrit que ces tours sont sans doute d'origine populaire, mais pénètrent dans la langue littéraire.
Il donne :
1 cinq attestations avec "tant qu'à faire (que) de", notamment :
* Tant qu'à faire de n'être pas heureux, j'observe... (Mauriac)
2 quatre attestations avec "tant qu'à faire" (absolument), notamment :
* C'est égal, j'aime mieux que tu sois là, tant qu'à faire. (P. Benoit)
Hanse admet aussi "tant qu'à faire" :
* Tant qu'à faire, nous inviterons aussi sa femme.
A ne pas confondre avec "quant à" + infinitif :
* Quant à l'inviter, il n'en est pas question.
namasté30
Exact (à propos du message de Edy) : le petit Robert dit :
- Tant qu'à... et l'infinitif : puisqu'il faut...
et qualifie ce mode d'expression de : courant et négligé pour : à tant faire que de...
- Quant à faire : pour ce qui est de faire.
"Tant qu'à faire nous inviterons aussi sa femme". Oui, mais tant qu'à faire quoi ? une invitation ? un procès ? etc.
alors que :
"Quant à faire" (sous-entendu l'invitation de cette homme : pour ce qui est de faire cette invitation), "nous inviterons aussi sa femme".
Je reste convaicu après ce débat que l'expression "tant qu'à faire" (si elle n'est pas suivi d'un complément) est, sinon fautive, du moins inélégante, voire peu correcte.
Par contre son usage correct apparaît dans un exemple donné plus haut (Léah) :"Tant qu'à devoir rester chez soi, autant que ce soit par des jours pluvieux" (puisqu'il faut rester chez soi, etc.).
Ales
Tiens, je suis tombé sur "tant qu'a faire" dans le bouquin que je suis en train de traduire. C'est dire qu'effectivement, il s'agit du langage littéraire (pour participer au débat). Du coup, je n'arrive pas a en piger le sens, malgré tous les exemples que vous citez. Y a-t-il d'après vous une différence entre "tant qu'a faire + inf." et "tant qu'a faire" tout court?
Je vais vous citer le passage:
- Alors, êtes-vous parvenu a vous imaginer dans la peau de celui que vous envisagez de devenir?
- Eh bien, justement, je voulais vous en parler : j'ai un problème a ce sujet.
- C'est bien d'en avoir pris conscience avant de vous lancer dans le projet...
- Oui, c'est sur, tant qu'a faire...
- Qu'est-ce qui vous pose problème?
(L.Gounelle, L'homme qui voulait être heureux)
Que veut-il dire ici par "tant qu'a faire"? Ces points de suspension, cela signifie qu'il allait suivre, mais a été interrompu par l'autre personnage, ou bien l'expression est-elle complète?
Merci pour m'aider a éclairer cela.
LMP
A mon sens, et pour simplifier (toute simplification étant par définition incomplète ):
tant qu'à introduit plutôt une idée de dépit, un pis aller auquel on doit se résoudre et en tirer le meilleur parti dans la proposition qui suit en complément, mais malgré ce sens dérivé de l'usage, je crois que c'est une "licence", et que l'emploi de "puisque" est plus authentique.
quant à introduit simplement une alternative qui s'ajoute à un sujet déjà ouvert, un sujet complémentaire auquel on veut ajouter des détails dans les propositions qui suivent
[supprimé]
Je pense que tant qu'à faire est une déformation populaire de "à tant faire". On devrait dire : A tant faire que de parler, il vaudrait mieux ne pas dire de sottises... par exemple. Je ne crois pas que "quant à faire " soit correct (références Dictionnaire Bordas des difficultés de la langue française Dans ce dialogue j'aurais tendance à penser que l'expression "tant qu'à faire" avec un accent sur le à je pense signifierait : pour autant dire, bah tiens bien sûr, puisque cela doit être fait autant le faire comme cela... Moi c'est ce que je comprendrais... Maintenant...
Jehan
Le Petit Robert signale cette tournure comme "courante", et la définit par "puisqu'il faut le faire".
Voici ce qu'en dit le Trésor de la Langue française, à l'article
TANT : :
6. [Suivi de à + inf., remplace dans l'usage cour.: à tant faire que de ] Il a fait une risée et dit comme ça que tant qu'à marcher il marcherait tout le chemin (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 140). Tant qu'à faire de les occire j'aimais mieux m'en charger moi-même! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 503).