Les genres poétiques
La poésie lyrique
À l’origine, c’est la poésie chantée avec la lyre comme accompagnement.
La poésie lyrique aborde généralement des émotions et des sentiments liés à l’existence : les thèmes récurrents sont >l’amour, la mort, la nature, etc. Le poète évoque alors ce qu’il ressent, mais aussi ce que peuvent ressentir tous les hommes. Le lyrisme exprime toujours une émotion, un bouleversement de la sensibilité.
L’élégie
Le poème élégiaque est un sous-genre de la poésie lyrique. Dans l’Antiquité, il s’agit d’un poème lyrique qui alterne des hexamètres (vers de six pieds) et des pentamètres (vers de cinq pieds) et qui exprime souvent des sentiments mélancoliques provoqués par la mort ou un amour malheureux. Au XVIIIe siècle, l’élégie est un poème sentimental, généralement d’inspiration amoureuse. Chez les romantiques (fin du XVIIIe siècle), l’élégie est un poème qui exprime la mélancolie (Lire « Le Lac » de Lamartine). L’adjectif élégiaque s’emploie pour qualifier un ton, un thème, un poème plaintifs ou mélancoliques.
La poésie lyrique exploite bien souvent le registre pathétique (lié au pathos, c’est-à-dire ce qui émeut vivement) afin d’émouvoir le lecteur, et le vocabulaire employé est fréquemment expressif, de même que la ponctuation.
La poésie épique
La poésie épique évoque des événements historiques (mêlés généralement à des légendes) ou des héros magnifiés. Il s’agit en fait d’accorder à un fait ou à un héros une grandeur et une force extraordinaires. La poésie épique n’est pas forcément liée à l’épopée (l’épopée est un poème narratif qui raconte les actions héroïques d’un homme ou d’un peuple, en y mêlant une part de merveilleux).
Comme les actions représentées sont extraordinaires dans la poésie épique, l’hyperbole est fréquemment employée ainsi que les comparaisons grandioses.
La poésie satirique
Dans son sens premier, la satire est un poème de forme libre, à rimes plates (AA / BB / CC).
Le poème satirique critique les vices et les ridicules des hommes, qu’il s’agisse d’individus ou de groupes sociaux, ou encore de toute une société. Lire, par exemple, les Satires de Boileau ou « Monsieur Prudhomme » (Verlaine, Poèmes saturniens, 1866).
La tonalité est bien souvent ironique et / ou humoristique.
La poésie didactique
Comme son nom l’indique, le poème didactique vise à enseigner quelque chose. Il peut s’agir d’un enseignement moral (une fable, par exemple), philosophique ou religieux, ou encore scientifique. Exemple : Boileau, Art poétique.
Dans la poésie didactique, le jeu sur les rythmes et les sonorités est volontiers adopté. L’abstrait et le concret sont souvent mêlés, qu’il s’agisse du lexique ou des comparaisons.
Exemple :
[…] L’homme est un apprenti, la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert.
C’est une dure loi, mais une loi suprême,
Vieille comme le monde et la fatalité,
Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême,
Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté.
Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ;
Pour vivre et pour sentir l’homme a besoin des pleurs ;
La joie a pour symbole une plante brisée,
Humide encor de pluie et couverte de fleurs. […]Musset, Nuit d’octobre, « La Muse », 1837.