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Les temps composés de l’indicatif

Les temps composés de l’indicatif

Les temps composés sont moins représentés dans les textes littéraires que les temps simples. À chaque temps simple correspond un temps composé :

Les temps composés ont deux valeurs :

  • Achèvement : toute forme composée montre le procès sous son aspect accompli, achevé (aspect extensif).
  • Antériorité : la forme composée permet d’exprimer l’antériorité du procès achevé par rapport au procès en cours.
    • Après qu’il aura travaillé, il se reposera.
    • Après qu’il a travaillé, il se repose.
    • Après qu’il eut travaillé, il se reposa.

Le passé composé

C’est fondamentalement un temps du discours. L’événement passé se prolonge par ses conséquences dans le présent de l’énonciateur.

  • Valeur aspectuelle : le passé composé est plus une forme composée du présent qu’un temps du passé.
    • J’ai pris ma retraite et je… →  je suis un retraité.
    • On a construit un pont sur cette rivière. → il y a un pont.
    • Vous avez mis une jolie robe aujourd’hui. → la robe est élégante.
    •  le passé composé insiste à chaque fois sur une conséquence présente. D’ailleurs, historiquement, le passé composé était construit au moyen du présent + participe passé (habeo librum emptum, « j’ai acheté un livre »).
  • Valeur temporelle : c’est un temps du passé (aspect tensif, vision globale, coupure avec le présent).
    • Louis XIV est mort en 1715. → C’est le moment où il mourut, l’événement est clos.
  • Valeurs annexes :
    • Le passé composé peut indiquer un fait futur : J’ai fini dans cinq minutes.
    • Il exprime la conditionnalité après le si conditionnel : Si dans une heure la fièvre a monté, rappelez-moi.

Le plus-que-parfait

  • Valeur temporelle :
    • valeur d’accompli : Il avait neigé. On ne précise pas ici quand il a commencé / quand il s’est arrêté de neiger. Le plus-que-parfait peut indiquer une description, une répétition (quand il avait neigé, on passait le chasse-neige.) et la concordance : Il a mangé. → J’ai dit qu’il avait mangé.
    • valeur d’antériorité : le plus-que-parfait est associé à l’imparfait. Quand il avait neigé, on faisait de la luge.  Il peut être aussi associé à un passé simple : Paul perdit le stylo qu’il avait acheté.
  • Valeurs modales :
    • atténuation : J’étais venu vous demander un peu de sucre.
    • hypocoristique : Il avait bien bu son biberon, ce bébé !
    • hypothèse : S’il avait fait beau, je serais venu la voir.

Le futur antérieur

Il marque surtout l’antériorité.

  • Emplois temporels :
    • en subordonnée : Quand il aura lu ce livre, il m’en parlera.
    • en indépendante (achèvement dans le futur) : Demain à seize heures, elle aura passé tous ses examens.
  • Valeurs modales :
    • conjectural : Madame Dupont n’est pas là. Elle aura oublié de venir.
    • rétrospection / bilan (emploi très courant) : Décidément, la seconde quinzaine d’avril aura été médiocre.

Le passé antérieur

C’est un temps en régression, notamment en raison de la régression du passé simple auquel il est généralement associé. Le passé antérieur est parfois confondu avec le subjonctif plus-que-parfait : il eut aimé (passé antérieur) / qu’il eût aimé (subjonctif plus-que-parfait).

  • en proposition non dépendante : Enfin, l’écureuil eut mangé. Le procès est accompli (passé révolu). Ici, l’adverbe « enfin » indique que le procès a été accompli très rapidement.
  • en subordonnée : Quand il eut poussé la porte cochère, il traversa la cour.
Voir aussi :