Les indéfinis
Les déterminants indéfinis
On range sous cette dénomination des mots variés indiquant, soit une quantité non chiffrée, soit une identification imprécise ou même un refus d’identification.
Déterminants proprement dits
- aucun, chaque, maint, nul, plusieurs, tel s’emploient à l’exclusion de tout autre déterminant. Elle n’a eu aucune peine à le convaincre.
- quelques, divers, différents peuvent, comme les déterminants numéraux, être précédés d’un article défini, d’un démonstratif ou d’un possessif. Il avait quelques livres. Les quelques livres qu’il avait laissés.
- certain peut être précédé ou non d’un article indéfini sans que le sens change. Au singulier, la construction sans article appartient à la langue littéraire. Par contre, au pluriel, c’est le tour avec l’article de qui est littéraire.
- J’ai ouï dire à certain homme, à un certain homme.
- À de certains moments.
- À certains moments.
- tout a des constructions différentes selon les cas.
- Lorsqu’il est distributif, il suffit comme déterminant. Tout homme raisonnable sait cela.
- Lorsqu’il exprime la totalité, il est ordinairement suivi d’un article, d’un démonstratif ou d’un possessif. Elle a mangé tout un gâteau, tout le gâteau, tous ces gâteaux.
Déterminants occasionnels
- des locutions formées d’un adverbe de quantité (peu, beaucoup, tant, trop, plus, etc.) suivi de la préposition de : J’y ai trouvé beaucoup de satisfaction.
- quantité de et nombre de (ainsi que bon nombre de), locutions formées d’un nom sans article suivi de la préposition de.
- force construit sans article et sans préposition (tour littéraire) : Il a bu force bouteilles. (dans le sens de beaucoup de)
- la plupart de + déterminant, locution nominale, dans laquelle le nom a cessé d’être senti comme tel : Il a neigé la plupart du temps.
- plein de (et tout plein de), locution contenant un adjectif invariable (style familier).
- pas un
- des locutions à noyau verbal : n’importe, je ne sais, on ne sait, Dieu sait, etc. contenant les interrogatifs quel et combien de.
Indéfinis exprimant la quantité
On les regroupe parfois avec les numéraux sous le nom de quantifiants.
- Quantité nulle : aucun, nul et pas un accompagnent d’ordinaire la négation ne. Ils ont parfois un sens négatif sans être accompagné de ne.
- Unité : aucun s’emploie dans la langue littéraire sans la valeur négative signalée ci-dessus. Tout et chaque s’emploient comme distributifs, c’est-à-dire que l’on considère en particulier les divers éléments d’un ensemble. À chaque jour suffit sa peine. Toute médaille a son revers.
- Pluralité : plusieurs signifie « plus d’un » ou « plus de deux » ; quelques indique un nombre imprécis, mais peu élevé ; certains envisage un nombre limité d’objets ou d’êtres ayant des caractéristiques particulières ; divers et différents ajoutent une nuance de variété. N’importe combien de, je ne sais combien de, on ne sait combien de, Dieu sait combien de marquent une pluralité vraiment indéterminée. Tant de s’emploie pour un nombre considéré comme variable, comme indifférent.
- Petite ou grande quantité :
- Pour exprimer l’idée de faible quantité, peu de et, ordinairement en relation avec la négation ne, guère de la présentent comme proche de la quantité nulle ; un peu de comme opposée à la quantité nulle.
- La notion de grande quantité s’exprime par des termes variés, qui s’appliquent pour la plupart aussi bien à des réalités comptables qu’à des réalités non comptables.
- La plupart de : « la plus grande partie de »
- Totalité : tout au singulier concerne la totalité d’une réalité dont les parties ne sont pas considérées comme comptables ; et au pluriel la totalité d’une réalité dont les éléments sont comptables.
- Cas divers : trop de marque l’excès ; assez de, suffisamment de la suffisance. Autant de, plus de, davantage de, moins de marquent la comparaison. Tant de et tellement de impliquent une conséquence, parfois non exprimée.
Autres indéfinis
Certains indéfinis présentent les réalités désignées par les noms comme non identifiées. Au singulier, ils n’insistent pas sur l’unité et se rapprochent plus de un article indéfini que de un numéral.
- Quelque, surtout dans la langue écrite.
- N’importe quel, je ne sais quel, on ne sait quel, Dieu sait quel.
- Certain (littéraire au singulier) et tel s’emploient surtout parce qu’on ne veut pas préciser de quoi il s’agit.
Variabilité des déterminants indéfinis
- Déterminants occasionnels : les déterminants occasionnels ne varient pas, sauf ceux qui contiennent un et quel.
- Déterminants ne s’employant qu’au singulier : chaque, plus d’un et pas un, aucun et nul.
- Déterminants ne s’employant qu’au pluriel : plusieurs, différents et divers.
- Déterminants s’employant au singulier et au pluriel : quelque, certains, maint et tout, n’importe quel, on ne sait quel, etc.
La plupart des déterminants indéfinis s’emploient aussi avec d’autres valeurs
- C’est évidemment le cas des déterminants occasionnels.
- Aucun, certain, nul, pas un, plus d’un, plusieurs, tel et tout s’emploient aussi comme pronoms indéfinis.
- Certain, différent, divers, nul, tel et tout s’emploient aussi comme adjectifs.
- Quelque et tout s’emploient aussi comme adverbes ; tout comme nom.
Les adjectifs indéfinis
Ces mots ne servent pas de déterminants mais ils ont une valeur assez proche de celle des déterminants indéfinis, avec lesquels on les classe souvent.
- autre : donne-moi l’autre livre, ces autres livres, quelques autres livres.
- quelconque : synonyme de « n’importe lequel », mais il suit ordinairement le nom, qui a son propre déterminant : sous un prétexte quelconque.
- même : accompagne le nom, qui a son propre déterminant. S’il précède le nom, il marque l’identité ou la ressemblance ; s’il le suit, il a une valeur d’insistance.
L’article indéfini
L’article indéfini s’emploie devant un nom désignant un être ou une chose dont il n’a pas encore été question, qui ne sont pas présentés comme connus, comme identifiés. Il peut aussi avoir une valeur générale.
Formes de l’article indéfini : un, une, des.
Les pronoms indéfinis
On range sous le nom de pronoms indéfinis des mots variés indiquant, soit une quantité non chiffrée, soit une identification imprécise ou même un refus d’identification.
- Aucun, certains, nul, plusieurs, tel et tout sont aussi des déterminants indéfinis.
- Chacun et quelqu’un correspondent aux déterminants indéfinis chaque et quelque.
- Autrui, on, personne, rien ne correspondent pas à des déterminants indéfinis.
- Quiconque et qui sont d’abord des relatifs.
Référence : Grevisse et Goosse, Nouvelle grammaire française, 3e édition, DeBoeck Duculot (synthèse des § 239, 246, 216 et 285).