André Malraux
Généralités sur sa conception du roman
Le rejet du roman réaliste du XIXe siècle
Le roman réaliste est perçu comme un genre périmé : il calque trop ce qui existe et les descriptions sont jugées trop nombreuses. Malraux se refuse également à donner à ses personnages des caractéristiques trop précises. Cela dit, il reconnaît certaines qualités à Stendhal et Flaubert, notamment celle de la présence de symboles dans leurs œuvres. Pour Malraux, l’écriture est un art qui doit donner une image différente de la réalité, qui doit créer une autre réalité : « l’artiste doit transformer la signification du monde ».
La recherche de nouveaux modèles esthétiques
Malraux est imprégné des événements historiques qui traversent son époque. Pour lui, le roman doit puiser dans le reportage et le cinéma car il est conscient que les bouleversements de son époque vont modifier la psychologie des individus.
Le roman doit ressembler au reportage : le personnage découvre les événements et le monde en même temps que le lecteur.
Malraux, on l’a vu dans l’étude de l’incipit de La Condition humaine, s’inspire des techniques cinématographiques : les scènes romanesques deviennent des scènes de cinéma. Les événements racontés sont sélectionnés et raccourcis, le rythme est généralement rapide.
Quelques traits caractéristiques du roman des années 30
C’est un roman qui puise sa matière dans l’actualité. C’est aussi un roman qui ne cherche pas à élucider l’individu ; le héros est très souvent quelqu’un à qui il arrive quelque chose, il est dans l’action, même si la mort intervient.