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Malraux : un nouveau roman ?

Malraux : un nouveau roman ?

Quelques éléments sur les aspects novateurs dans les romans de Malraux

André Malraux Malraux relate les événements historiques (conflit communiste en Extrême-Orient, guerre civile espagnole en 1936) dans La Condition humaine, Les Conquérants et L’Espoir. De ce fait, Malraux innove par le choix des sujets de ses œuvres. Après la lecture des Conquérants, André Gide a écrit : « J’ai eu du mal à lire ce livre. Ce que j’ai le cerveau peu historique ! »

Malraux fait usage de techniques d’écriture nouvelles : bien souvent, il n’y a pas (ou peu) d’éléments d’exposition, créant ainsi un récit discontinu, éclaté. Le rythme est syncopé : au lecteur de retrouver le fil du récit… Malraux introduit également des procédés cinématographiques dans son écriture (ellipses nombreuses, « zooms », etc.). Enfin, Malraux n’hésite pas à intégrer des dépêches d’agence ou des fragments tirés de journaux dans ses œuvres. Parfois même, le style est télégraphique. Ces éléments rapprochent les romans de Malraux des reportages romancés (cf., par exemple, Albert Londres).

Malraux mélange l’aventure et la métaphysique (Pascal, Nietzsche) : le récit intègre une réflexion sur l’homme, et c’est pourquoi l’on peut dire que ses romans sont « polymorphes ». Ils évoquent des individus fondamentalement seuls dans un monde absurde, écrasés par le destin (tragique de la condition humaine), sans pour autant être des romans pessimistes : Malraux oppose le destin à l’action collective et à la fraternité.

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