Ancien français
NOISE
Étymologie
L’étymologie de ce mot est incertaine et plusieurs hypothèses ont été avancées :
- Nausea (qui signifie en latin « mal de mer ») a été proposé comme étymon de ce substantif. Cependant, le glissement vers le sens de « bruit, tumulte » dès les premières attestations est difficilement explicable.
- On a aussi proposé comme étymon le latin noxia (« délit, faute, crime »), lui-même issu de noxa (« faute, dommage causé ») appartenant à la famille du verbe nocere (« nuire »).
Ancienne langue
Ce substantif peut avoir deux acceptions en ancien français :
- Celle de « bruit, tumulte » ;
- Celle de « dispute, querelle ». Ce sens se trouve en particulier dans l’expression faire noise, qui signifie « engager une querelle avec ».
Évolution jusqu’au français moderne
Dans la langue classique, l’expression faire noise a pu signifier « se réjouir » (à l’origine : « faire un bruit joyeux, se réjouir bruyamment »). Dans la langue contemporaine, ce substantif est devenu archaïque, sauf dans la locution chercher noise à, apparue d’abord dans la langue du XVIIe siècle sous la forme pittoresque de chercher noises pour noisettes (« chercher querelle pour un rien »). Ce substantif a aussi donné naissance au nom d’emploi régional noiseuse (« femme qui cherche sans cesse querelle, faiseuse d’embarras »), qui apparaît dans le titre d’un film de J. Rivette (La Belle Noiseuse) tiré du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac. Enfin, l’anglais a emprunté ce mot noise à notre langue et lui a conservé jusqu’à aujourd’hui son sens de « bruit ».