Le temps

Le temps : pour démarrer la réflexion

L’homme est conscient du temps de sa propre vie car il a une mémoire, il se rapporte à l’histoire et parce qu’il y a la mort.
Indépendamment de nous, le temps existe-t-il ? Non : c’est la conscience qui fait le temps. Les animaux et les plantes vivent dans l’instant.

• « Le temps passe »
• Qu’est-ce que le temps ?
• Le temps linéaire est un temps historique
• Le temps subjectif
• Pistes de réflexion

L’expression « le temps passe »

Cette expression métaphorique (Héraclite) est utilisée car il y a des changements. Le temps passe comme un fleuve coule.
En fait, le temps est la mesure des phénomènes physiques : le temps que la Terre met pour faire un tour sur elle-même (période de rotation) et pour tourner autour du Soleil (période de révolution).
On ne voit pas le temps ; ce qu’on voit, ce sont les phénomènes physiques.

Qu’est-ce que le temps ?

Le temps est relatif aux choses qui passent : le temps des horloges est un temps astronomique (celui du déplacement de la Terre) ; le temps est donc le temps de notre système solaire. Le temps est relatif (versus absolu) : si l’on vivait par exemple sur Jupiter (période de révolution sidérale : presque douze ans), nos montres ne seraient pas valables. Le temps est indépendant des phénomènes physiques. Avec nos montres, nous ne mesurons pas le temps mais une durée.
« Le temps est le nombre du mouvement selon l’avant et l’après. » (Aristote)
Pour Platon, le temps est une image mobile de l’éternité immobile.
« Le temps, c’est ce qui passe quand rien ne se passe. » (Giono ?)
Le temps est isochrone : sa périodicité est régulière.
Le temps est irréversible : on ne peut pas revenir en arrière, contrairement à l’espace (on peut aller et venir).
Ces quelques phrases et citations ont-elles défini le temps ? Non : elles sont tautologiques.
« Le temps est de cette sorte. Qui le pourra définir ? Et pourquoi l’entreprendre, puisque tous les hommes conçoivent ce qu’on veut dire en parlant de temps, sans qu’on le désigne davantage ? » (Blaise Pascal)
« […] L’étonnement et la perplexité nous viennent non pas quand nous considérons le temps, mais quand nous croyons être en train de le considérer lui-même alors que ce que nous considérons est en réalité ce que nous disons de lui. » (J. Bouveresse (né en 1940) cité par E. Klein)^a

Le temps linéaire est en fait un temps historique

Temps linéaire … ▬▬▬▬▬▬► … Exemples : de la naissance à la mort, succession d’événements.

Temps circulaire (temps cyclique) Exemples : alternance jour / nuit, les mois, les saisons, etc.

Nous sommes des êtres historiques. Le sens de notre rapport historique au temps est donné par des événements fondateurs d’une ère nouvelle (cf. les religions ou, par exemple, le calendrier révolutionnaire).

Le thème de la fin du temps / fin des temps :

• lire l’article « eschatologie » de Wikipédia.
• la fin du temps est la fin physique du monde (de la Terre et de l’espèce humaine).
  • « Un arrêt du temps serait un arrêt de mort du monde lui-même. […] Nous sommes incapables de penser ce que serait un arrêt du temps. […] Penser un arrêt du temps, ça voudrait dire être capable de penser le néant. […] Le néant, c’est quelque chose qui est impossible à penser, puisque dès qu’on essaie de penser le néant, on lui attribue des propriétés qui font que, justement, ça devient quelque chose. Et si ça devient quelque chose, ce n’est plus un néant. »^b

Le thème du commencement du temps suppose un temps 0. Comment concevoir le commencement du temps sans événement physique ?

• Saint Augustin : Dieu est l’éternité, l’homme est dans le temps.
• Le commencement du temps apparaît comme un faux problème, si l’on n’admet pas la création divine : pour nous, il y a toujours un avant et un après (une cause a un effet).

Le temps subjectif (ou temps psychologique)

C’est le temps vécu. Ce temps est beaucoup plus fluide que le temps objectif (celui des montres). « Le temps psychologique serait comme une sorte de second temps, le deuxième temps qui évoluerait en marge du temps physique. »^b
Le temps subjectif de la naissance à la mort : la conscience du temps s’accroît-elle avec le vécu, l’expérience du temps ? Le temps est-il lié au poids de la mémoire et à ce que l’on a fait ?
Freud : l’inconscient ignore le temps. Notre personnalité est fixée, elle revient toujours sur les mêmes événements (mémoire), elle répète les mêmes passions sans l’intervention du temps.
La passion amoureuse est désir d’éternité : le temps n’existe plus.

Pistes de réflexion (sujets de dissertation)

• Y a-t-il un commencement du temps ?
• Peut-on concevoir la fin du temps ?
• Peut-on penser l’éternité ?

^a Cf. conférence par E. Klein (« La physique du temps », 2^de partie) sur universcience.fr.
^b Cf. conférence par E. Klein (« La physique du temps », 1^re partie), à la même adresse.