Enjambement
Dans un poème, un enjambement est le rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier vers.
Exemples :
- Racine, Britannicus, acte I, scène 2 :
Mais puisque sans vouloir que je le justifie,
Vous me rendez garant du reste de sa vie,
Je répondrai, Madame, avec la liberté
D’un soldat qui sait mal farder la vérité.
- Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L’Horloge » :
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! — Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
- Verlaine, « Mon rêve familier » :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
→ La phrase dépasse la limite du vers et continue sur le vers suivant. Lorsque l’enjambement se produit à la césure, on parle d’enjambement interne.
L’enjambement est souvent utilisé pour mettre en relief un mot ou pour créer un effet de surprise.
Termes liés : le rejet est ce qui est placé au delà de la coupe ; le contre-rejet est ce qui précède la coupe.