Vers libres
Dans la poésie moderne, des vers libres sont des vers qui ne riment pas nécessairement, inégaux dans le nombre de syllabes et qui n’obéissent pas à une rythmique fixe.
Un vers libre peut contenir des rimes intérieures, des assonances, des allitérations, etc.
Exemples :
Rimbaud (1854-1891), Illuminations, « Marine »
Les chars d’argent et de cuivre —
Les proues d’acier et d’argent —
Battent l’écume, —
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux
Filent circulairement vers l’est,
Vers les piliers de la forêt, —
Vers les fûts de la jetée,
Dont l’angle est heurté par des tourbillons de lumière.
- Jules Laforgue (1860-1887), Derniers vers, « L’hiver qui vient »
- Blaise Cendrars (1887-1961), La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913)
Blaise Cendrars, Feuilles de route, « Îles »
Îles
Îles
Îles où l’on ne prendra jamais terre
Îles où l’on ne descendra jamais
Îles couvertes de végétations
Îles tapies comme des jaguars
Îles muettes
Îles immobiles
Îles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu’à vous.
Citation
J’oublie de rimer, j’oublie le nombre des syllabes, j’oublie la disposition des strophes, mes lignes commencent à la marge comme de la prose.
Lettre de Jules Laforgue à Gustave Kahn (1886).