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Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

Du contrat social (1762)

Livre I, extraits et commentaires sur les chapitres 1 à 9

Jean-Jacques Rousseau Au début du texte, Rousseau ne se présente pas comme un homme politique : il se présente comme étant né dans un « État libre » et c’est en tant que citoyen qu’il parle de politique.

Chapitre 1 : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. »

  • Rousseau évoque la domination sociale : les hommes sont dominés par d’autres hommes. L’homme est né libre, mais il est esclave de ses impulsions, de ses passions, etc.
  • « Comment ce changement s’est-il fait ? » : depuis longtemps, l’homme a connu diverses formes de domination. Selon Rousseau, l’homme est forcé de vivre en société : « l’ordre social est un droit sacré, qui sert de base à tous les autres. ».

Chapitre 2 : « Des premières sociétés »

  • « La famille est […] le premier modèle des sociétés politiques […]. ». On ne peut pas fonder l’ordre politique sur l’esclavage : « Les esclaves perdent tout dans leurs fers, jusqu’au désir de s’en sortir […]. ».

Chapitre 3 : « Du droit du plus fort »

  • Peut-il y avoir un droit du plus fort ? Celui qui renverse le plus fort détruit le droit ; la force ne peut pas fonder le droit.
  • « Toute puissance vient de Dieu, je l’avoue ; mais toute maladie en vient aussi. » : référence à St Paul → pouvoir de droit divin.
  • Quelles sont les puissances légitimes ? Les citoyens.

Chapitre 4 : « De l’esclavage »

  • L’esclavage est un rapport de force.
  • Le droit de la guerre n’est pas naturel : les hommes ne se font pas naturellement la guerre : « C’est le rapport des choses et non des hommes qui constitue la guerre […]. ».
  • La guerre n’apparaît que lorsque des États sont formés : « La guerre n’est donc point une relation d’homme à homme, mais une relation d’État à État […]. ». Selon Rousseau, les guerres ne détruisent pas les biens privés : « Même en pleine guerre un prince juste […] respecte la personne et les biens des particuliers […]. ».

Chapitre 5 : « Qu’il faut toujours remonter à une première convention »

  • Un tyran n’a pas de peuple1 : « Que des hommes épars soient successivement asservis à un seul, […] je ne vois là qu’un maître et des esclaves, je n’y vois point un peuple et son chef […]. »

Chapitre 6 : « Du pacte social »

  • Rousseau fait l’hypothèse suivante : les hommes sont dans une situation de conflit et, pour survivre, sont forcés de s’associer.
  • Pour vivre en société, il faut trouver une forme d’association où chacun est protégé par la société mais il faut également que l’individu se sente aussi libre qu’avant son entrée dans la société.
  • Le contrat social2 est un double contrat :
    • chacun s’engage à faire partie de la société (aliénation volontaire ; engagement envers soi-même) ;
    • chacun s’engage envers le tout formé par l’ensemble des associés (volonté générale) et chacun se place sous l’autorité de cette même volonté générale.
  • Le Peuple est l’unité des individus associés par le pacte social. La volonté générale est la volonté du peuple.
  • Ce que le pacte social fonde, c’est la République ou l’État : « […] cet acte d’association [prend maintenant le nom] de République ou de corps politique, lequel est appelé par ses membres État quand il est passif, Souverain quand il est actif, Puissance en le comparant à ses semblables. » C’est le peuple qui est souverain ; le sujet (citoyen passif) se soumet aux lois qu’il a lui-même voulues.

Chapitre 7 : « Du souverain »

  • Le souverain est la source première du pouvoir. Un peuple ne peut s’aliéner lui-même. Il est à l’origine des lois et il peut les changer. En résumé, les citoyens sont l’État.
  • L’individu est à la fois l’homme et le citoyen : il a des intérêts privés et des intérêts publics (société).

Chapitre 8 : « De l’état civil »

  • « Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. »
  • Ce sont les autres qui nous rendent propriétaires.

Chapitre 9 : « Du domaine réel »

  • L’État garantit la propriété ; il en est le maître juridique. C’est la communauté qui assure au propriétaire sa propriété : « Car l’État à l’égard de ses membres est maître de tous leurs biens par le contrat social […]. »
  • « […] au lieu de détruire l’égalité naturelle3, le pacte fondamental substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique entre les hommes, et que, pouvant être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit. »

Notes

1 Peuple : ensemble des citoyens qui participent à la vie publique.
2 Contrat social : libre engagement par lequel l’homme renonce à sa liberté absolue pour se soumettre aux règles instituées par la communauté. L’homme y trouve en échange une force commune qui défendra ses droits.
3 Égalité naturelle : hommes à l’état de nature.

Voir aussi :