Vie et œuvre de Sainte-Beuve (1804-1869)
Charles-Augustin Sainte-Beuve est issu d’une famille de bourgeoisie provinciale.
Il a partagé la vie et les aspirations du cénacle romantique et s’est lié avec Victor Hugo et Alfred de Vigny.
Il a écrit :
- des textes poétiques :
- Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme (1829) ;
- Les Consolations (1830) ;
- Pensées d’août (1837) ;
- et un roman autobiographique, Volupté, en 1834.
Sainte-Beuve a connu des déceptions liées à sa création littéraire et s’est orienté vers la critique. Il a été professeur de littérature à Lausanne (1837-1838) et à Paris et ses cours ont été rassemblés dans Port-Royal (1840-1859) qui est son œuvre capitale. Sainte-Beuve a écrit un bon nombre d’articles pour des journaux et des revues, et a tenté de constituer une « histoire naturelle littéraire » en étudiant les écrivains selon leur milieu biologique, historique et social. Il a voulu construire une histoire idéale de la littérature. Sainte-Beuve a aussi été professeur au Collège de France et à l’École Normale et a été sénateur.
Il est couramment admis que Sainte-Beuve a bouleversé les méthodes de la critique littéraire : sa méthode était fondée sur l’étude de la biographie et des documents historiques liés à un auteur. C’est ainsi que la critique littéraire a été renouvelée.
Sainte-Beuve et Contre Sainte-Beuve (1954, posth.) de Marcel Proust
Marcel Proust fut le premier à contester la méthode de Sainte-Beuve. Selon Proust, Sainte-Beuve est l’auteur d’une erreur de jugement : il faut en effet chercher dans notre cœur le moi de l’écrivain. Ce que critique Proust est la reconstruction de l’auteur par l’intelligence.
Le beuvisme a longtemps été une tradition française. Sainte-Beuve se place en position de lecteur et Proust en tant qu’écrivain.
Quelques citations
Sainte-Beuve, Portraits littéraires (1832-1839), « Diderot » :
« J’ai toujours aimé les correspondances, les conversations, les pensées, tous les détails du caractère, des mœurs, de la biographie, en un mot, des grands écrivains ; surtout quand cette biographie comparée n’existe pas déjà rédigée par un autre […]. »
Sainte-Beuve, Portraits littéraires (1832-1839), « Pensées » :
« XVIII. Je pense sur la critique deux choses qui semblent contradictoires et qui ne le sont pas :
1. Le critique n’est qu’un homme qui sait lire, et qui apprend à lire aux autres ;
2. La critique, telle que je l’entends et telle que je voudrais la pratiquer, est une invention, une création perpétuelle. […]
XX. Je n’ai plus qu’un plaisir, j’analyse, j’herborise, je suis un naturaliste des esprits. — Ce que je voudrais constituer, c’est l’histoire naturelle littéraire. »
Voir aussi :
- Marcel Proust
- Fiche biographique de l’Académie française
- Proust, Sainte-Beuve et la critique littéraire :
- « Qu’est-ce qu’un auteur ? Quelques textes phares » (Fabula)